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Ukraine: vers des contrecoups économiques au Canada

La vice-première ministre du Canada, Chrystia Freeland, prévient que les sanctions économiques imposées à la Russie en soutien à l’Ukraine pourraient aussi affecter l’économie canadienne.

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«Il pourrait y avoir des dommages collatéraux au Canada, a dit Mme Freeland. Dans le but d’être vraiment efficaces, d’avoir un impact, nous devons nous préparer à certaines conséquences adverses sur notre propre économie.»

L’effondrement du rouble, la monnaie russe, secoue déjà les marchés internationaux, et l’explosion du prix du pétrole pousse le prix de tous les biens de consommation à la hausse.

Mais les ministres des Finances des pays du G7 ne s’arrêteront pas là. Ils sont prêts à «provoquer l’effondrement de l’économie russe» pour stopper Vladimir Poutine, a dit le ministre français de l’Économie Bruno Le Maire.

La ministre Freeland a ainsi signalé que des sanctions supplémentaires contre la Russie se préparent et seront annoncées prochainement.

Intérêts russes en Alberta 

L’Alberta est particulièrement exposée aux sanctions économiques contre Moscou et l’entourage de Vladimir Poutine.

L’Alberta Investment Management Corporation, un investisseur institutionnel qui gère plusieurs fonds publics et régimes de retraite, détient 159 M$ en investissements directs et indirects exposés à la Russie.

De plus, deux puissants oligarques russes, Roman Abramovitch et Igor Makarov, ont des intérêts dans l’industrie pétrolière et gazière de la province. 

Ces deux milliardaires proches de Poutine ne sont pas sur la liste des 58 individus et entreprises russes sanctionnés par Ottawa pour le moment. Mais Mme Freeland n’exclut pas d’élargir cette liste.

Le premier ministre albertain Jason Kenney, lui-même, a d’ores et déjà appelé Ottawa à aller plus loin dans ses sanctions au nom des droits humains.

«Tout est sur la table» 

En entrevue à l’agence Reuters mardi, le président de l’Ukraine Volodymyr Zelensky a prévenu que si son pays tombe, les troupes russes seront aux portes de l’OTAN. C’est pourquoi la ministre Freeland maintient que «tout est sur la table».

«Nous devons nous préparer à faire des choses difficiles, des choses coûteuses, pour éviter quelque chose qui serait bien plus dommageable pour le Canada», a-t-elle dit.

«Si la Russie réussit (à occuper l’Ukraine), nous aurons un monde très différent de celui que nous connaissons et ce sera un monde dangereux pour le Canada», a-t-elle précisé alors que la presse lui demandait si Ottawa était prêt à entrer en guerre contre Moscou.

Pas d’intervention aérienne 

Sur le front militaire, la ministre de la Défense Anita Anand écarte encore la possibilité d’imposer une zone d’exclusion aérienne dans le ciel ukrainien, comme le réclame le président ukrainien.

«Ce serait une sévère escalade de la part de l’OTAN et ce n’est pas sur la table actuellement», a dit Mme Anand, puisqu’une telle mesure impliquerait que l’OTAN abatte les avions russes en vol pour les empêcher de bombarder la population civile ukrainienne. Ceci équivaudrait à rentrer en guerre.

«Il ne s’agit pas de tirer les pays de l’OTAN en guerre. La réalité c’est que tout le monde a été précipité en guerre, non pas par l’Ukraine, mais par la Russie», a répliqué le président Zelensky au micro de Reuters.

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