Il manquait d’ambulances pour pouvoir desservir adéquatement la région du Saguenay dans la soirée de samedi à dimanche dernier, un phénomène qui se produit à répétition depuis quelques mois
En effet, aucun véhicule d'urgence n'était en opération dans le secteur de L'Anse-Saint-Jean et Petit-Saguenay et il y avait une ambulance en moins pour couvrir les interventions aux quatre coins de la Ville de Saguenay.
Le président du Syndicat des paramédics du Saguenay-Lac-Saint-Jean, Jean-Daniel Tremblay, a confirmé que des bris de service ambulatoire sont monnaie courante dans la région.
«Je vous dirais même quasiment hebdomadaires au niveau du Saguenay, surtout du côté de La Baie ainsi que L'Anse-Saint-Jean, dans les derniers jours, dans les derniers mois», a-t-il affirmé.
«À toutes les fois qu'il y a une ambulance de moins sur le territoire, ça allonge les délais», a ajouté M. Tremblay, inquiet de la situation.
Ces ruptures de services à répétition font aussi craindre le pire pour le maire de Petit-Saguenay, qui est préoccupé pour la sécurité de sa population.
«Ça peut être la différence entre la vie et la mort. Donc, évidemment, on est très inquiets. On s'attend à ce qu'il y ait des rectificatifs qui soient faits dans les meilleurs délais pour ne plus que ça reproduise», a indiqué le maire Philôme Lafrance.
Il exige des actions avant qu'il ne soit trop tard pour l'un de ses concitoyens.
«On joue un peu avec le feu dans ce dossier-là. On veut que des solutions soient mises en place avant qu'un drame se produise. C'est certain qu'on va demander des rencontres avec les autorités compétentes.»
Selon les informations obtenues par TVA Nouvelles, la plupart de ces bris de services seraient causés par un manque de paramédics au sein de l'entreprise Ambulance Chicoutimi SLN.
«Le gros problème de cette entreprise-là, c'est la gestion. La gestion envers leurs propres employés, la gestion de leur flotte. Ce genre de problème là est régulier avec cette compagnie-là. Malheureusement, ils ne sont pas capables d'attirer de la nouvelle main-d'oeuvre. Ils ne sont pas capables d'avoir de la rétention», a déclaré le président du syndicat des paramédics.
Contactée par TVA Nouvelles, la direction d'Ambulance Chicoutimi SLN n'a pas souhaité commenter publiquement le dossier, mais a répondu que le recrutement des paramédics était extrêmement difficile, que la liste de rappel était pratiquement vide et que l'isolement en raison de la COVID venait ajouter une pression supplémentaire.
D'ailleurs, on apprend que ces bris de services seraient encore plus nombreux sans l'aide d'autres entreprises ambulancières, souvent appelées en renfort à la dernière minute.
«À toutes les fois qu'on reçoit une demande pour ajouter un véhicule, on fait tous les efforts possibles pour essayer de remplacer cette rupture de service là. C'est arrivé à l'occasion qu'on n'ait pas réussi à remplacer les bris de services, mais dans la mesure du possible, on fait tout ce qui est humainement possible pour faire entrer une équipe supplémentaire», a expliqué le directeur régional de la Coopérative des techniciens ambulanciers du Québec (CTAQ), Erick Tremblay.
De son côté, le CIUSSS Saguenay-Lac-Saint-Jean, qui gère les contrats de ces entreprises, n'a pas voulu commenter à la caméra mardi, mais a confirmé que des discussions sont en cours pour trouver des solutions.
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