/regional/saguenay

Transport aérien régional: la coopérative TREQ reste perplexe

Le plan de Québec sur le transport aérien régional est accueilli timidement par la Coopérative de transport régional du Québec (TREQ), qui se demande si le gouvernement doute de sa structure.

• À lire aussi: Transport aérien régional: 500$ maximum pour tous les Québécois

• À lire aussi: Vols à 500$ : «une baisse de prix, ça va faire du bien»

Le ministre des Transports, François Bonnardel, dévoilait mardi un plan promettant un tarif à 500 $ maximum pour un aller-retour entre les régions.

Si TREQ devient un transporteur, la coopérative aurait droit à cette aide, selon le ministre. «C’est offert à l’ensemble des transporteurs canadiens», a déclaré M. Bonnardel.

Mais TREQ ignore si le plan l’aidera à décoller. «En fait, on ne le sait pas s’il y a quelque chose qui nous concerne», a indiqué le président de la coopérative, Éric Larouche.

TREQ propose des tarifs à moins de 500 $ dans son plan d’affaires.

«On n’a aucun billet d’avion qui est offert en haut de 500 $. Notre plus cher est à 425 $», a rappelé Éric Larouche.

«Est-ce que si je mets mes billets à 500 $, je vais être admissible à la subvention ? Ça fait un peu bizarre», a-t-il ajouté avec un sourire en coin.

L’annonce de Québec le laisse donc perplexe.

«[Près de ] 262 M$ de subvention, c’est beaucoup d’argent qui sort de la poche des Québécois. Nous, on proposait une approche sans subvention. Et on proposait une tarification qui était moins élevée. Si on fait la lecture de cela, il faut croire que le gouvernement ne croit pas qu’on est capable de le faire», a-t-il avancé.

Éric Larouche s’est toutefois réjoui que Québec ne légifère pas le ciel de la province.

«On entendait les rumeurs sur des appels d’offres possibles. Le ciel québécois est toujours libre à tous. Ça, c’est une bonne nouvelle», croit le président de TREQ.

Mais est-ce que le gouvernement veut accorder un soutien de 4 M$ à la coopérative ? Éric Larouche constate qu’à l’intérieur du gouvernement, on se renvoie la balle.

«On était au ministère de l’Économie et de l’Innovation (MEI) et à Investissement Québec. On nous a dit, on attend le programme de M. Bonnardel. Le programme de M. Bonnardel est sorti. M. Bonnardel nous a dit, maintenant, c’est dans la cour du MEI et d’Investissement Québec.»

De passage à Alma, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, le ministre de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon, n’a pas fermé la porte, mais croit toujours que TREQ doit revoir sa structure.

«On va aider toutes les entreprises parce qu’il y a eu beaucoup d’entreprises qui sont venues nous voir. Il n’y a pas juste TREQ en passant. Et TREQ n’existe pas. Il faut que la compagnie opère.»

Le ministre estime qu’il faut un risque partagé entre le privé et le public. «Aider les entreprises sans savoir le programme de subvention du gouvernement aurait été un peu hasardeux. Donc là, maintenant que le programme est connu, toutes les entreprises vont évaluer leur plan d’affaires. Elles sont les bienvenues.»

La zone grise qui persiste pour TREQ dans le plan de Québec ne décourage pas Éric Larouche à mettre en place la coopérative.

«On ne pensait pas avoir une réponse comme celle-là, comme on a eu. Mais maintenant, on se retrousse les manches comme on dit. On va prendre le bâton du pèlerin. S’il faut convaincre tout le monde, un par un, on va le faire.»

Le plan soulève des questions également chez les gens d’affaires, notamment pour la directrice générale de la Chambre de commerce et d’industrie Saguenay Le Fjord, Sandra Rossignol.

«La communauté d’affaires ne semble pas faire partie de ce plan-là. Et ça, on questionne grandement cette façon de faire», a-t-elle affirmé.

La fréquence et l’heure des liaisons offertes amènent aussi leur lote d’interrogations.

«Est-ce que ça va nous donner l’occasion d’avoir des meilleures connexions ou d’ajouter une connexion vers Montréal ? Un vol vers Montréal ? Ça aussi, c’est un questionnement», a précisé Mme Rossignol.

Actuellement, Pascan Aviation offre un vol par jour à partir de l’aéroport de Saguenay/Bagotville vers celui de Saint-Hubert, situé en banlieue de la métropole.

Il y a un départ quotidien aussi pour Air Canada Express vers Montréal-Trudeau. Des discussions sont en cours avec ce transporteur pour qu’il ajoute un deuxième vol dès l’été.

Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.