Bruny Surin a été nommé vendredi à la position de chef de mission de la délégation canadienne qui prendra part aux Jeux olympiques de Paris en 2024. Une nomination qui a fait l’unanimité au sein du comité de sélection.
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Surin, qui a participé à quatre Jeux olympiques, n’a pas volé cette opportunité. C’est l’aboutissement d’un processus d’une dizaine d’années.
«J’étais dans les parages. J’avais de l’intérêt. Ç’a été long, mais je n’ai pas lâché, a souligné le champion olympique. Avec les Jeux de Paris, ça ne pouvait pas mieux tomber.»
«Quand j’ai pris ma retraite en 2002, je voulais demeurer dans l’olympisme. J’ai été athlète, agent, olympien et j’ai œuvré dans les médias.»
Le Québécois n’en sera pas à ses premières armes comme chef de mission. C’est lui qui était aux commandes d’Équipe Canada aux Jeux olympiques de la jeunesse à Buenos Aires en 2018.
«Ce fut un tremplin pour moi, a-t-il mentionné. C’est sûr que les Jeux olympiques sont beaucoup plus gros, mais ça m’a permis de prendre le pouls des athlètes avant la compétition. [...] J’ai été au village et j’ai eu la chance de parler avec plusieurs parents. J’ai aussi discuté avec les entraîneurs afin de connaître leur préparation et leurs inquiétudes.»
«Pour moi, c’est [sa nomination] un gros cadeau. C’est une belle mission. C’est un rêve qui se réalise.»

MARIO BEAUREGARD/AGENCE QMI
Même s’il a une fonction plus politique au sein du Comité olympique canadien (COC), Surin a l’intention de demeurer lui-même.
«Je ne suis pas ici pour être une marionnette. Je ne suis pas ici pour tout changer la baraque non plus. C’est sûr qu’il va y avoir des conversations à l’interne sur certains dossiers. Je ne vois pas ce rôle comme politique. Je veux conserver mon franc-parler.» «S’il arrive quelque chose de négatif, il faudra faire face à la musique.»
Un chef à l’écoute
Lorsqu’on regarde le curriculum vitae de l’ancien sprinteur, on a l’impression que le poste est taillé sur mesure pour lui.
«Je suis en mesure de voir toutes les facettes, a ajouté Surin. Je vois les jeunes qui arrivent avec un rêve aux Jeux. Il y en a qui seront nerveux et d’autres qui seront des espoirs de médaille.»
«Ils sont tous dans des situations différentes que j’ai déjà vécues. Je peux avoir des conversations en toute humilité avec eux. Je peux les comprendre.»
D’ici l’ouverture des Jeux à Paris, Surin s’est engagé à connaître le plus d’athlètes possible en allant les rencontrer lors des compétitions.
«Je veux connaître le plus possible leur environnement. J’ai besoin de connaître leurs besoins afin que leur préparation soit optimale en prévision des JO.»
L’exemple de De Grasse
Surin aimerait avoir une relation avec les athlètes comme celle qu’il a développée avec Andre De Grasse au cours des dernières années.
«À Tokyo, j’étais avec les médias, mais je contactais certains athlètes, dont Andre, afin de savoir comment il se sentait à l’entraînement. Je savais qu’il voulait faire plusieurs compétitions, mais plusieurs avaient été annulées.
«Il y a des gens qui paniquaient avec ses résultats. Arrivé à Tokyo, il a livré sa meilleure performance sur 100 mètres et il a remporté l’or au 200 m.»
«On s’est taquinés après la course. À Paris, ça va être amplifié et ça va être avec beaucoup plus d’athlètes.»

MARIO BEAUREGARD/AGENCE QMI