Plus de 20 ans après leur création, le modèle des cliniques GMF est un échec pour l’accès aux médecins de famille, et la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS) invite les professionnels et les médecins à retourner vers les CLSC.
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Selon la FSSS, le modèle des GMF ne répondrait pas suffisamment aux besoins de la population à cause des heures d’ouverture réduites et un accès aux professionnels qui doit d’abord passer par un médecin, alors que l’on connaît les difficultés persistantes pour avoir un médecin de famille.
«On invite les professionnels et les médecins à retourner vers les CLSC afin que soit mise en place une véritable première ligne médicale et psychosociale accessible à la population», a déclaré Réjean Leclerc, président de la FSSS-CSN.
Pour rappel, la création des CLSC, issue de mobilisations citoyennes, privilégie le travail en équipe multidisciplinaire afin d’améliorer la santé globale de l’individu, mais aussi de sa communauté. Or, selon la fédération, le modèle CLSC n’a pas pu se développer, notamment à cause du boycottage systématique par les associations de médecins.
«Il est temps que cesse cette mainmise des médecins sur notre réseau de la santé ! Les médecins devraient être au service du réseau de la santé et non pas que tout le réseau soit à leur service !» a ajouté M. Leclerc.
Présentement, 66 % des Québécois sont suivis dans un GMF. Selon l’IRIS, le nombre de patients pris en charge a stagné depuis six ans, et des données montrent même qu’il a diminué.
Les groupes de médecine de famille (GMF) ont été créés en 2002 par le premier ministre François Legault, ex-ministre des Services sociaux (MSSS). Ils avaient trois buts principaux : améliorer l’accès aux médecins de famille, désengorger les urgences et augmenter l’accès aux services psychosociaux.
«Sur ces trois objectifs, aucune cible n’est atteinte, lit-on dans la note socio-économique. Dans certains cas, les performances sont si mauvaises que le ministère de la Santé a revu les cibles à la baisse au cours des dernières années.»
«Redonnons leurs lettres de noblesse aux CLSC en revenant à leur rôle pivot de la première ligne des soins de santé et de services sociaux au Québec avec un financement conséquent. C’est ce que souhaite la population et les travailleuses et travailleurs du réseau de la santé, car c’est l’ensemble de la société qui y gagnerait. La FSSS-CSN appelle les médecins à se joindre à ce modèle au service du bien commun», a conclu le président de la FSSS.