Après des années de combat, les hormones bio-identiques pour le traitement des symptômes de la ménopause sont désormais remboursées par le régime d'assurance médicaments (RAMQ), une excellente nouvelle selon les professionnels de la santé.
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La directrice du centre de santé des femmes de Trois-Rivières, Pascale Dupuis, s’est réjouie de cette décision puisque les coûts reliés à l'estradiol-17B et la progestérone micronisée étaient importants.
Elle croit que cet enjeu va au-delà des considérations monétaires. « C'est d'être entendue, d'être crue, d'être validée dans ce qu'on vit pour que le professionnel qui a toute l'information puisse nous accompagner dans le meilleur choix pour nous», énumère Mme Dupuis.
Véronique Larouche est infirmière clinicienne. Elle a fondé E-lyv Hormonothérapie. Depuis quelques mois, les demandes à sa clinique ont explosé. Et celles qu'elle rencontre sont souvent mal en point. « Souvent les femmes sont fâchées, ont beaucoup de peine, se sentent incomprises. Elles arrivent avec un bagage et elles se sentent mal, se sentent coupables. Elles ont peur d'en parler à leur médecin. Elles ont déjà essayé et ont eu des refus », rapporte l'infirmière.
Pour le docteur Jean-Philippe Blais, qui collabore à la clinique E-Liv, l'accès aux hormones bio-identiques est un pas qui aurait dû être franchi en 2002. À cette époque, une étude de la Women's Health Initiative (WHI) concluait à un risque accru de cancer du sein avec l'hormonothérapie traditionnelle. « On parle de 0,8 femmes sur 1000 qui avaient développé un cancer du sein. On en a 999 non traités pour ces conditions-là. »
Par contre, davantage de suivis en hormonothérapie pourrait mettre de la pression sur des médecins déjà surchargés. En ce sens, le modèle de la clinique E-liv est un exemple novateur. Véronique Larouche mise sur la pleine occupation du champ de pratique de l'infirmière. « L'infirmière fait le maximum de ce qu'elle peut faire et elle va au médecin quand elle est rendue à aller chez le médecin. Et les patientes, quand elles arrivent chez le médecin, elles sont prêtes. »