Le modèle des cliniques GMF au Québec est un échec sur toute la ligne selon une étude de l'Institut de recherche et d'informations socioéconomiques (IRIS). Vingt ans après leur création et malgré les centaines de millions de dollars investis par Québec, l'accès aux médecins ne semble pas s'être amélioré et les urgences débordent toujours.
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Initialement, les groupes de médecine de famille devaient atteindre trois objectifs : offrir un meilleur accès aux médecins de famille et aux services psychosociaux, et désengorger les urgences.
Mais selon l'étude, ce modèle de clinique est un échec.
«Ce qu'on constate avec l'analyse de la performance de ces cliniques-là, c'est que ce modèle-là ne parvient pas à atteindre les objectifs du ministère, ne parvient pas à remplir ses fonctions», a affirmé jeudi à TVA Nouvelles la chercheuse à l'IRIS, Anne Plourde.
Ce n'est pas l'avis du président de la Fédération des médecins omnipraticiens en Mauricie, Dr Pierre Martin.
«Grâce au programme GMF et à sa bonification au fil du temps, les médecins de famille jouent un rôle de plus en plus important dans la réponse de la demande de service et ça va continuer au cours des prochaines années», a assuré le Dr Martin.
La menace qui plane sur les établissements serait plutôt la pénurie de médecins de famille. En Mauricie, il en faudrait une cinquantaine de plus pour répondre à la grande demande. Selon le Dr Martin, il y a beaucoup plus de médecins spécialisés que de médecins de famille au Québec contrairement au reste du Canada. Il faudrait donc revaloriser la spécialisation en médecine familiale.
Sur le terrain, on se rend compte que tous les patients ont une expérience différente avec les GMF. Certains ont de la difficulté à prendre rendez-vous, d'autres enregistrent, au contraire, des délais acceptables pour des urgences.
Cette nouvelle étude est rendue publique au même moment où le gouvernement a trouvé une entente avec les médecins omnipraticiens.
«Je pense que l'entente qu'on vient de conclure avec les médecins va nous permettre d'améliorer le fonctionnement des GMF d'une meilleure prise en charge parce que l'un des enjeux, rappelez-vous, c'était que c'est seulement le médecin qui pouvait faire la prise en charge», a expliqué le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé.