Un pêcheur de Sept-Îles qui a traversé beaucoup de tempêtes sur le Saint-Laurent comme sur la scène politique est décédé d’un cancer mi-mai.
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Jean-Pierre Element, victime du moratoire sur la pêche à la morue au début des années 90, est devenu crevettier. Il a été emporté par un cancer le 16 mai dernier.
«Il m’admirait et moi je l’admirais, a lancé le pêcheur de crevettes, Réal Bond, rencontré sur le quai de Sept-Îles. Jean-Pierre était un bon pêcheur et un bon vivant. Très bon pêcheur, il n’aimait jamais arriver en arrière des autres, lui».
«C’était quelqu’un sur la mer qui était sérieux», a affirmé le fils de Jean-Pierre Element, Martin. «On a passé des tempêtes, mais je n’ai jamais eu peur avec mon père. Il savait comment travailler. C’est ce qu’il nous a montré : la sécurité. On n’a jamais couru après le trouble.»
Issu d’une famille de pêcheurs de Cap-des-Rosiers en Gaspésie, Jean-Pierre Element a fait construire son premier bateau, le Rémy-Martin, en 1987 pour la pêche au poisson de fond. Mais quelques années plus tard, le couperet est tombé. Un moratoire sur la morue a été décrété, ce qui l’a obligé à se tourner vers des pêches expérimentales.
«Là, les choses se sont mises à aller plus mal», se rappelle Martin Element. «Mais mon père, avec son acharnement, a toujours réussi à avoir des projets, des allocations de crabes et même pêcher le pétoncle. Il n’a jamais arrêté. C’était un gars de politique, c’est un gars qui voulait défendre les choses. Il a monté jusqu’à Ottawa. Il a été président de la fédération des pêcheurs semi-hauturiers du Québec.»
Pendant des années, Jean-Pierre Element a mené un combat pour obtenir des allocations pour d’autres espèces.
C’est finalement dans la crevette qu’il a trouvé la solution pour assurer son avenir.
En transférant ses connaissances et son expérience à ses fils, il a réussi à assurer une relève pour son entreprise, un défi de plus en plus difficile à accomplir dans l’industrie de la pêche.