L’ONG russe Comité contre la torture a été désignée vendredi « agent de l’étranger » par les autorités russes, en pleine répression de la société civile en Russie.
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Le nom de cet organisme fondé en 2000 apparaît désormais sur la liste des organisations exerçant selon Moscou la fonction d’« agent de l’étranger », consultable sur le site du ministère de la Justice, a constaté l’AFP.
Le Comité contre la torture milite pour contraindre les autorités à enquêter sur les mauvais traitements infligés par les forces de sécurité et à prendre des mesures pour y mettre fin. Elle a notamment travaillé sur la situation en Tchétchénie.
Déjà reconnue comme « agent de l’étranger » en 2015, puis en 2016, l’organisation avait décidé de s’auto-dissoudre avant de se reformer pour tenter d’échapper à cette dénomination infamante.
L’étiquette « agent de l’étranger », qui rappelle celle d’« ennemi du peuple » sous l’ère soviétique, est utilisée massivement contre les organisations, opposants et journalistes accusés de mener des activités politiques financées à l’étranger.
Les « agents de l’étranger » sont soumis à de nombreuses contraintes et procédures fastidieuses, sous peine de lourdes sanctions. Ils doivent notamment indiquer ce statut dans toutes leurs publications.
Le classement du Comité contre la torture comme « agent de l’étranger » intervient dans un contexte de répression sans merci contre toute voix critique en Russie, en particulier depuis le lancement de l’intervention militaire en Ukraine fin février.
Depuis lors, nombre d’ONG ont été interdites. En avril, les autorités russes ont fermé les bureaux d’Amnesty International et de Human Rights Watch.