Le Regroupement pour la valorisation de la paternité (RVP) a choisi la phrase toute simple «Papa, as-tu besoin d’aide?» comme slogan de la 10e Semaine québécoise de la paternité, qui se termine en cette journée de la fête des Pères, parce que... tous les parents peuvent avoir besoin de soutien!
Selon un sondage SOM commandé par le RVP et réalisé auprès de plus de 2100 répondants, après deux ans de pandémie, un père québécois sur sept ayant des enfants de 0 à 18 ans (13%) est en situation de détresse psychologique élevée et, donc, a besoin de soutien.
Pour certains groupes, cette proportion grimpe à 29%. Et le plus préoccupant, c’est que seulement 34% de ces pères ont consulté au cours de la dernière année, ce qui veut dire que les deux tiers des pères les plus vulnérables n’ont bénéficié d’aucune aide psychosociale.
Sensibilisation
C’est donc parce qu’il y a beaucoup de papas qui ont besoin d’aide qu’il est important de sensibiliser la société québécoise aux besoins des pères et à l’importance de leur demande d’aide. Pour eux-mêmes, bien sûr, mais également pour le bien-être de leurs enfants et celui de leurs conjointes et conjoints.
Et c'est d’autant plus important que les pères ayant le plus grand besoin d’aide sont ceux qui sont les plus exposés à l’isolement social. Parmi l’ensemble des répondants du sondage, ce sont les pères à faible revenu qui sont les plus nombreux à présenter un indice de détresse psychologique élevée (29%). Les pères allophones (17%) et les pères d’expression anglaise (19%) sont aussi nettement surreprésentés parmi les pères les plus vulnérables. La pandémie n’a fait qu’accentuer leur isolement.
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Briser le tabou de l’invulnérabilité des pères
Dans ce contexte, nommer la détresse des pères constitue une façon de briser un tabou tenace. S’interroger sur leur vulnérabilité revient à affirmer qu’ils ne sont pas, justement, invulnérables. Pour les organisations qui viennent en aide aux pères, dont le Réseau Maisons Oxygène, il s’agit d’une étape essentielle pour faciliter leur demande d’aide, en réduisant les préjugés qui y sont associés. Un père sur sept, c’est 130 000 hommes pour l’ensemble du Québec qui ont besoin d’aide. Pour vous donner une idée, c’est l’équivalent de deux Stades olympiques remplis de pères en détresse, ça fait beaucoup de monde!
En cette journée de la fête des Pères, offrons aux pères de notre entourage le cadeau de simplement porter attention à eux, à ce qu’ils vivent et à leurs besoins. Ce que nous souhaitons, c’est qu’une grande vague de «Papa, as-tu besoin d’aide?» démarre, afin que les pères puissent demander à d’autres pères: «Papa, as-tu besoin d’aide?»
Que les membres d’une famille puissent demander à leur papa: as-tu besoin d’aide? Que les organismes soutenant les familles interpellent les pères avec bienveillance et leur demandent: «Papa, as-tu besoin d’aide?» Et que, collectivement, on tende une perche vers les pères et qu’on leur demande: «Papas, avez-vous besoin d’aide?»
Si vous êtes un père et que vous avez besoin d’aide, sachez que n’êtes pas seul. Des ressources sont là pour vous aider, cliquez ici.

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Raymond Villeneuve, directeur général du Regroupement pour la valorisation de la paternité (RVP)

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Christine Fortin, directrice générale du Réseau Maisons Oxygène