Le nationaliste fait son apparition dans les publicités de grandes compagnies comme Tim Hortons et Maxi à l’approche de la Saint-Jean-Baptiste. Opportunisme, ou véritable fierté? Pierre-Olivier Zappa en discute avec le chroniqueur et nationaliste Gilles Proulx.
Les Québécois peuvent dès maintenant apercevoir les publicités de Tim Hortons, ornées du bleu et blanc propre au drapeau de la province, tout en mangeant un beigne aux mêmes couleurs.
Si le chroniqueur du Journal de Montréal n’adhère pas nécessairement aux penchants nationalistes des publicités du géant de beignes, il dit «connaître le système capitaliste qui est bon dans la récupération».

«Quand le système s’aperçoit que la fête a une certaine ampleur, une signification populiste pour la consommation, et bien voilà que le système embarque dedans», dit M. Proulx.
Toujours selon lui, l’usage de l’appellation «Saint-Jean» plutôt que fête nationale aurait une connotation «apolitique».
Si Tim Hortons est plutôt prudent dans son choix de publicité, les supermarchés Maxi, eux, plongent tête première dans la politique québécoise et son histoire.

Maxi s’est muni d’un autobus et de pancartes sur lesquels figurent le slogan «Ben oui aux produits d’ici», le «oui» rappelant directement le référendum de 1995.
Selon M. Proulx, qui apprécie les publicités de Maxi, une telle prise de position pourrait avoir un effet contraire et banaliser de ce fait la signification d’un tel symbole politique et historique.

«Le ‘’oui’’ est en perte de vitesse, on le voit dans les sondages. La chose est en train de passer dans les souvenirs collectifs», remarque-t-il.