La kétamine, un anesthésiant connu depuis les années 1960, est de plus en plus utilisée pour traiter des patients souffrant de dépression sévère.
La Dre Nikole Jecen, anesthésiste à la clinique Haven de Westmount, administre ce médicament aux patients qui ont reçu une prescription de leur médecin.
Cette nouvelle pratique a incité deux psychiatres du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) à faire des recherches pour être en mesure de déterminer les effets à long terme de ce médicament.
«On est rendu à plus d’une vingtaine de patients. On essaie de mesurer les effets en contexte réel pour des patients qui ont des troubles dépressifs réfractaires, souvent pour leur troisième ou quatrième dépression», avance Paul L’Espérance, psychiatre et chercheur au CHUM.
L’effet de l’utilisation de la kétamine sur le cerveau est également scruté par l’équipe de recherche.

Capture d'écran | TVA Nouvelles
«L’effet sur le cerveau, ça, c’est la grande question. Je pense qu’il y a plusieurs hypothèses. Une des hypothèses qui a été étudiée, c’est de venir tempérer certaines régions du cerveau qui fonctionnent trop fort en situation de dépression. Les gens en dépression ont beaucoup d’idées négatives par rapport à eux-mêmes», souligne Jean-Philippe Miron, psychiatre et chercheur au CHUM.
Le traitement se fait sous perfusion pour une durée d’une heure.
Ce nouveau service qui offre la kétamine pour traiter la dépression n’est pas disponible à l’échelle de la province.
Seulement deux cliniques privées de Montréal offrent le remède, alors que la pratique est beaucoup plus répandue aux États-Unis.