La crise du logement cause aussi des maux de tête à des promoteurs immobiliers de Trois-Rivières, en Mauricie, qui jugent que la mise en place d’un registre des loyers, comme il est proposé par de nombreux organismes, mettrait des bâtons dans les roues des investisseurs.
Le projet n'a pas été voté en séance du conseil municipal mardi soir, une bonne chose pour les promoteurs immobiliers qui ont avancé que de laisser une ville gérer un registre comme tel serait se tromper de juridiction.
La crise actuelle représente son lot de défis pour les gestionnaires.
«On est pris en deux entre vouloir entretenir nos immeubles et donner un environnement de qualité, sécuritaire, à nos locataires et dans un mécanisme de calcul qui nous exige dans le fond de toujours garder des bas prix», a expliqué le président de Gestion Thrace Valeur immobilière, Félix Hamel.
Certains ressentent d'ailleurs la pression de jouer un rôle social dans cette crise du logement.
«Les propriétaires, tout ce qu'ils veulent, c'est offrir un immeuble de qualité à un prix intéressant pour un investisseur. C'est une entreprise, détenir un immeuble, donc on fait fausse route quand on pense que le propriétaire doit offrir un service social. Ce n'est pas notre rôle, c'est celui du gouvernement», a ajouté le président de l'Association des Propriétaires du Québec, Martin Messier.
L'augmentation du prix des matériaux, de la main-d'œuvre, des taxes, aucun propriétaire ne veut louer son logement à perte.
Il y a quand même quelques points positifs pour les promoteurs immobiliers puisque les locataires en défaut de paiement sont plus rares que jamais.
Plusieurs demandent même à leur gestionnaire de faire des améliorations dans leur loyer pour avoir une meilleure qualité de vie et sont prêts à payer plus cher.
Les gestionnaires sont loin d'être insensibles devant cette crise. Des propriétaires limitent les hausses de loyers quand ils le peuvent, selon M. Messier.
Certains acceptent aussi de faire des arrangements financiers avec leurs locataires, d'autres sont plus flexibles quant à l'autorisation des animaux pour aider les gens à se loger.