12 ans après le séisme de 2010 et un an après l’assassinat du président Jovenel Moïse, la situation ne semble pas vouloir s’améliorer en Haïti.
• À lire aussi: «Tout le monde peut être une cible»: Haïti sous l'emprise des gangs
• À lire aussi: Port-au-Prince s’enfonce dans la violence: 89 morts dans des affrontements entre gangs
• À lire aussi: Haïti: pollution dangereuse du plus grand bidonville de la capitale, selon des experts de ONU
Le pays est aux prises avec une recrudescence de la violence armée en raison de la prolifération des gangs criminalisés.
«Les gens vivent une situation de terreur; une terreur imposée par l’action des gangs armés, une terreur imposée par le spectre de se faire enlever, de se faire kidnapper», a raconté à TVA Nouvelles le journaliste du Nouvelliste d’Haïti, Jean-Daniel Sénat.
Ce dernier indique que plusieurs familles sont forcées de s’endetter pour payer les rançons exigées par les gangs armés.
Découragement
Dans le quartier Cité-Soleil, où la violence est particulièrement présente, on retrouve le principal terminal pétrolier de Port-au-Prince. Or, en raison de la situation actuelle, l’acheminement de pétrole est interrompu dans le pays, ce qui ajoute une pénurie d’essence et de produits au calvaire des Haïtiens.
Le peuple haïtien est en proie à un grave découragement, note l’historien et politologue spécialiste d’Haïti, Frantz Voltaire. Celui-ci mentionne que la crise migratoire est un signe que plusieurs Haïtiens n’en peuvent tout simplement plus et choisissent de fuir le pays.
La population haïtienne se demande pourquoi les milliards dépensés pour renforcer la sécurité ne semblent aucunement améliorer la situation, soutient M. Voltaire.
«On se demande comment ces bandits peuvent opérer avec des armes modernes, qui sont la plupart du temps des armes américaines, et avec des munitions», affirme-t-il.
Des factions de police semblent impliquées avec les gangs armés, ce qui mine grandement la confiance des Haïtiens envers les autorités.
Le président actuel, pour sa part, n’inspire pas particulièrement confiance au peuple haïtien, explique Frantz Voltaire.
«M. Ariel Henry ne dispose pas de la légitimité, puisqu’il a été nommé in extremis», clame-t-il.
Pour voir l’entrevue complète, visionnez la vidéo ci-haut.