Deux enfants montréalais vendant de la limonade devant leur maison pour amasser des fonds pour la Société canadienne de la sclérose en plaques ont des policiers du SPVM tenter de fermer leur kiosque, samedi, rapporte Global News.
Pour une deuxième fin de semaine de suite, Ness (11 ans) et Ariel (8 ans) Partouche-Massa, ont installé un kiosque devant leur maison située à Roxboro, dans l’ouest de l’île de Montréal.
Les deux enfants, dont la mère Ayana est atteinte de sclérose en plaques, ont à cœur cette cause et souhaitaient donc récolter des sous en vendant de la limonade.
Leur maman a reçu un diagnostic de cette maladie dégénérative en 2020 et depuis, elle doit utiliser une marchette ou un fauteuil roulant pour se déplacer.
Grâce à leur limonade, Ness et Ariel ont amassé plus de 1500 dollars, mais samedi, leur initiative a été anéantie par des agents du SPVM.
Les deux enfants utilisaient parfois un mégaphone pour attirer les clients, mais cette technique n’a pas plu à un homme qui s’est mis à les insulter et les menacer de leur faire fermer leur kiosque, affirmant même qu’il allait appeler la police.
Intervention policière
Quelques minutes plus tard, un policier est arrivé et a demandé à la mère et ses deux enfants de fermer leur kiosque.
«Je lui ai dit : “ monsieur l’agent, donnez-moi une amende. Je vais la payer’’», raconte Ayana Masse, qui souhaitait ainsi permettre à ses enfants de continuer à vendre leur limonade.
«Il a répondu : “Non, je ne vais pas vous donner d’amende. Vous croyez que vous êtes au-dessus de la loi parce que vous êtes en fauteuil roulant’’», affirme la mère de Ness et Ariel.
Mme Masse clame que le policier l’a même menacée de l’arrêter.
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«Il avait une main sur étui de révolver et me disait que j’étais agressive. Je lui ai demandé de quitter mon terrain, mais il a refusé» soutient-elle, ajoutant que l’agent n’est finalement parti qu’au bout de trois heures.
Ayana Masse indique que le policier aurait finalement quitté les lieux en disant aux enfants qu’ils ne pouvaient continuer à utiliser leur mégaphone. L’agent aurait menacé de revenir et arrêter leur mère.
Le SPVM ne souhaite commenter cette intervention, affirmant qu’il fallait analyser davantage cette histoire avant d’émettre quelque commentaire.
La mère des deux enfants, pour sa part, réclame des excuses de la part de la police.
Dimanche, Ness et Ariel étaient à nouveau devant leur maison pour vendre de la limonade, mais sans leur mégaphone. En une seule journée, ils ont récolté 1365 dollars de plus, bénéficiant de la solidarité de la communauté visiblement touchée par la cause, mais aussi par l'incident survenu samedi.
Réaction du SPVM
En milieu d'après-midi, le Service de police de la Ville de Montréal a démenti une bonne partie de la version de la mère, en affirmant que les policiers n'ont jamais voulu fermer le kiosque.«Le PDQ 3 (poste de quartier) n'a jamais eu l'intention de fermer le kiosque. Aucun des agents présents n'a menacé d'arrêter la famille, qui s’entêtait à vouloir continuer de faire usage du mégaphone, et les policiers ne souhaitaient pas non plus lui donner un constat d’infraction. Ils lui ont simplement demandé à maintes reprises de cesser d’utiliser le mégaphone, et ce, pour la quiétude et le respect du voisinage ainsi que le maintien de bonnes relations entre résidants du quartier», peut-on lire dans le communiqué.