Les rues du centre-ville de Trois-Rivières, en Mauricie, ont été animées par des discussions dans une langue peu connue au Québec, l’espéranto, soit une langue inventée qui se dit universelle.
Le groupe de touristes, venus de partout dans le monde, s’est réuni à l’occasion du 107e congrès mondial qui se déroule à Montréal.
Créée en 1887 en Pologne, la langue a pour objectif de favoriser la communication et la paix dans le monde.
Des personnes de 120 pays dans le monde ont contribué à façonner cette langue universelle, pour que tout le monde puisse communiquer ensemble, peu importe leur langue maternelle.
Selon une organisatrice trifluvienne du congrès Suzanne Roy, c’est la langue la plus facile à apprendre au monde.
Elle l’a appris par les livres, mais elle assure que beaucoup de jeunes apprennent maintenant sur internet. Un constat qui est partagé par le vice-président de l’Académie d’espéranto, Brian Moon, qui a dénombré 1 million de personnes inscrites au cours de l’application Duolingo quand il a été lancé.
Les Espérantistes se réunissent une fois par an pour leur congrès mondial. Un groupe de participants a donc pu profiter d’une journée d’excursion à Trois-Rivières mercredi.
À l’horaire, visiter des lieux comme le moulin seigneurial à Pointe-du-Lac, pour en apprendre plus sur la culture et l’histoire de la ville. Les visites guidées sont toutes traduites en espéranto.
«Il y a quatre grandes époques qu’on va visiter [mercredi]. Des époques de l’histoire du Québec, en fait», a rétorqué Mme Roy.
Le groupe a d’abord visité le Moulin Seigneurial, qui représente l’époque française avant de poursuivre avec le Maikan Aventure, pour penser aux Premières Nations et découvrir les canots ainsi que les rivières.
Le groupe devait aussi se rendre au Musée Boréalis, pour voir l’industrie du papier, qui représente le régime anglais. Ils ont fini par le centre-ville de Trois-Rivières, la capitale de la poésie, pour reprendre les mots de Mme Roy.
Les 44 participants viennent de partout dans le monde, du Brésil, du Japon, de l’Ukraine, de la Pologne ou encore de l’Italie, pour ne nommer que ceux-là. Ils ont tous décidé d’apprendre la langue pour échanger avec des personnes d’ailleurs et découvrir différentes cultures.
L’un d’eux, qui vient de l’Ukraine, explique que l’espéranto lui permet de voyager dans plus de 100 pays dans le monde. «Je n’ai pas besoin d’apprendre plusieurs langues. J’en apprends une et j’ai accès aux différentes cultures», a répondu une autre dame, originaire de la Pologne.
Et il n’est pas rare que des histoires d’amour naissent de ces congrès.
Sans la barrière de la langue, des personnes de deux pays complètement différents peuvent échanger facilement. C’est ce qui est arrivé à l’une des espérantistes qui était de passage à Trois-Rivières. Elle a rencontré son mari, qui est Canadien, au congrès de 1987. Depuis, elle habite avec lui en Colombie-Britannique.
Le thème de cette année est langue, vie, terre : la Décennie des langues autochtones.
Il s’agit donc de l’occasion d’apprécier les langues minoritaires, comme celles des Premières Nations. «Il faut éduquer, il faut que les personnes aient conscience du problème et qu’il faut beaucoup plus d’égalité entre les langues», a fait voir le président de l’Association universelle d’espéranto, Duncan Charters.
Les activités se poursuivent à Montréal jusqu’au 13 août prochain. Les touristes pourront entre autres assister à des conférences, des concerts, une pièce de théâtre ou acheter des livres dans la langue universelle, en plus de profiter d’autres excursions.