Les universités canadiennes ont tiré profit de la pandémie, engrangeant des revenus records en 2020 et 2021 alors que les étudiants subissent de plein fouet inflation et crise du logement. 

Les universités canadiennes ont déclaré des revenus excédentaires jamais atteints à la suite de la pandémie, les écoles ayant profité de la solide performance des marchés boursiers l’an dernier.

Selon un rapport de Statistique Canada publié mardi, les universités canadiennes ont récolté 7,3 milliards $ en revenus excédentaires au cours de l’année scolaire 2020-2021, bilan le plus élevé depuis que l’agence fédérale a commencé à recueillir des données en 2000. Les revenus ont augmenté de 12,8 % par rapport à l’année précédente pour atteindre 46,3 milliards $ tandis que les dépenses ont chuté de 3,8 % pour s’établir à 39 milliards $.

Une grande partie de la hausse des revenus peut être attribuée à la solide performance des actions en 2021. Les universités ont gagné un montant record de 5,4 milliards $ grâce aux investissements en 2020-2021, contre 44,3 millions $ l’année précédente et une moyenne annuelle de 1,4 milliard $ au cours des cinq années précédentes.

Dû à la pandémie, de nombreuses activités sur le campus n’ont pas été proposées, sans pour autant que les frais de scolarité ne baissent. Les universités ont diminué leurs dépenses de 3,8 % pour s’établir à 39 milliards $ comparativement à 40,6 milliards $ un an plus tôt.

Printemps érable : un lointain souvenir

Deuxième source de revenus après le financement provincial (15,1 milliards $), les frais de scolarité ont rapporté 13,3 milliards $ aux universités.

Selon Statistique Canada, les revenus provenant des frais de scolarité combleraient les lacunes en matière de financement provincial. De 2010-2011 à 2020-2021, les revenus provenant des frais de scolarité ont augmenté pour passer de 21,5 % à 28,8 %, tandis que le financement provincial a diminué, passant de 41,5 % à 32,5 %.

Il est peu probable que les universités déclarent des revenus aussi élevés au cours de l’année à venir, compte tenu de la baisse du marché boursier depuis le début de cette année, selon Statistique Canada. Cependant, la reprise des activités sur le campus pourrait entraîner une augmentation des revenus provenant des frais de scolarité et des services auxiliaires.

En 2020-2021, les universités ont perdu près de 1,5 milliard $, ou 47,6 %, de leurs revenus générés par la vente de services et de produits, qui étaient principalement des revenus provenant de résidences et des autres services auxiliaires. En 2019-2020, ces revenus représentaient 7,6 % du revenu total des universités canadiennes. Il s’établissait à 3,5 % en 2020-2021.