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Les urgences débordent au Saguenay–Lac-Saint-Jean

Les patients doivent s’armer de patience à l’urgence de Jonquière, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, où la situation ne semble pas s’être améliorée, tout comme à l’urgence de l’hôpital de Chicoutimi.

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Des employés ont contacté TVA Nouvelles pour dénoncer la situation.

 «C’est des situations qui perdurent», a constaté la présidente régionale de la FIQ, Julie Boivin. Des heures et des heures d’attente à l’urgence, des civières remplies presqu’à pleine capacité et un manque de main-d’œuvre, le problème dans les hôpitaux de la région est loin de s’améliorer.

 «Il n’y a pas un plan clair de ce qu’on fait quand le taux d’occupation des civières arrive à un niveau ‘’x’’. Il y a vraiment une situation de crise qui se déploie à chaque fois, que ça grogne quand on sent que la marmite va déborder, mais là il y a des solutions sporadiques qui arrivent», a indiqué Mme Boivin.

Toutes les civières de l’urgence à l’hôpital de Chicoutimi étaient utilisées vers 15h30 mercredi après-midi. Et l’hôpital de Jonquière affichait un taux d’occupation de 81 %.

«Et à Alma, le nombre de personnes qui entrent aux portes pour se faire trier et voir le médecin est très élevé, sauf que ça couche moins de patients. C’est qu’il y a souvent du non-remplacement. Donc au lieu de cinq infirmières qu’on doit avoir de nuit, il y en a quatre. Ils ont droit au même nombre de patients sur civière, mais ils ont pas mal moins de gens pour accueillir ces gens-là, donc ils deviennent surchargés rapidement», a-t-elle expliqué.

 Des employés dénoncent la situation 

Une personne qui travaille à l’hôpital de Chicoutimi a confié qu’une dame d’un certain âge qui semblait désorganisée a dû attendre plus de 90 heures à l’urgence avant qu’un lit se libère. Et ce n’est pas le seul cas qui a été rapporté à TVA Nouvelles.

«C’est des situations déplorables qui arrivent malheureusement. On a ces patients-là qui normalement devraient aller à l’étage et du moment où les patients restent plus longtemps à l’urgence, ça nécessite plus de soin, mais le personnel n’est pas là pour maintenir la cadence», a expliqué Julie Boivin.

Pour tenter de réduire l’attente, l’hôpital de Chicoutimi a libéré 10 lits mardi matin.

«Sauf que ses ouvertures de lit là sont faites avec du temps supplémentaire pratiquement uniquement, ce n’est pas viable à long terme d’ouvrir ces lits-là juste avec du temps supplémentaire. Et ils sont ouverts temporairement, car ils prévoient la réouverture de toutes les salles du bloc opératoire à partir du 5 septembre. Ils vont avoir besoin des lits de chirurgie pour coucher des patients qui nécessitent des hospitalisations», dit-elle.

La solution serait de consulter les équipes sur le terrain, selon Julie Boivin.

«Les spécialistes des solutions pour les urgences sont les professionnels en soin qui travaillent à l’urgence. Hier, on a demandé à ce que le CIUSSS rencontre ses salariés pour dégager des solutions pour qu’elles perdurent dans le temps. C’est ce qu’ils vont avoir en début de semaine prochaine. Là, je pense que c’est un cri du cœur et il va falloir que ces solutions-là perdurent dans le temps», souhaite Mme Boivin. 

Le CIUSSS réagit Par voie de communiqué, le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Saguenay–Lac-Saint-Jean a admis qu’un nombre important de patients se sont présentés à l’hôpital de Chicoutimi cette semaine.

Il a aussi mentionné avoir rapidement mis en place des solutions pour tenter de remédier à la situation.

 «L’urgence étant une porte d’entrée de première ligne, il est difficile de prévoir à l’avance et avec précision le déroulement de chaque journée et il faut aussi jongler avec une certaine imprévisibilité. Les équipes du CIUSSS effectuent de façon quotidienne un suivi rigoureux pour éviter les engorgements, mais il peut survenir des périodes de forts achalandages qui demandent des ajustements», a ajouté la conseillère-cadre aux communications du CIUSSS, Mélissa Bradette.

En attendant, le CIUSSS du Saguenay–Lac-Saint-Jean recommande aux gens d’opter pour d’autres solutions avant de se présenter aux urgences, comme l’inscription au guichet d’accès première ligne, la consultation d’un pharmacien ou d’un médecin de famille, appeler Info santé ou se tourner vers les cliniques sans rendez-vous.

 Le syndicat a toutefois précisé que des solutions devront aussi être pensées pour améliorer les autres services en soin de santé. 

«Ce qu’on peut constater c’est que c’est un échec la première ligne, car plus notre première ligne est forte, moins on a d’achalandage dans les urgences», a souligné Mme Boivin.

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