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Les Villes réclament de nouvelles sources de financement en habitation

PHOTO COURTOISIE MARTIN ALARIE

Les maires des plus grandes villes du Québec réclament davantage de leviers afin de pouvoir agir en matière d’habitation. L’idée de taxer les spéculateurs immobiliers a été avancée comme solution possible.

«Les villes doivent travailler ensemble afin de trouver des solutions et s’inspirer les unes des autres», a soutenu Catherine Fournier, mairesse de Longueuil.

Environ 400 personnes étaient réunies à Laval, vendredi, dans le cadre du Sommet de l’habitation coorganisé par Mme Fournier, ainsi que par le maire de Laval, Stéphane Boyer. L’événement a pour but de proposer des pistes de solution à la crise actuelle, qui secoue tant le secteur immobilier que locatif.

M. Boyer a évoqué à ce propos l’idée de taxer la spéculation foncière au cours de son allocution.

MARTIN ALARIE / VILLE DE LAVAL

«Dans mon cours d’économie 101, on nous disait qu’on devait taxer les comportements indésirables. En habitation, le problème n’est pas tant ceux qui construisent. C’est plutôt ceux qui font de la spéculation foncière», a-t-il évoqué.

Il rappelle que la règlementation actuelle ne permet que de taxer «ce qui existe». Un terrain sous-utilisé ne sera ainsi taxé que sur la base de ce qui y est déjà, plutôt que sur son potentiel. En exemple, il mentionne les entreprises demandant des changements de zonage sur un terrain afin d’en faire augmenter la valeur.

«Laval était 100 000 habitants il y a 50 ans, on sera un million dans 50 ans, mais on fera la même taille. Les gens, connaissant cette réalité, s’accaparent d’un bout de l’île et attendent que les prix montent pour le revendre», a-t-il dénoncé.

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a également soutenu l’importance de sortir les villes de leur «dépendance» à la taxe foncière, de laquelle proviennent la majorité de leurs revenus.

Elle a d’ailleurs établi un lien entre la problématique de l’habitation, et celle de la sécurité publique, qui est présentement au centre des préoccupations.

«Il n’y a pas une recette magique pour avoir des milieux de vie sécuritaire. La prévention, ça passe aussi par avoir un toit au-dessus de sa tête, et ça commence par avoir un milieu de vie intéressant et pouvoir se loger à un prix décent», a-t-elle soutenu.

L’accès au logement préoccupe les Québécois

Plus de quatre Québécois sur cinq estimeraient que l’accès au logement et à la propriété est un problème important, une situation qui préoccupe les acteurs du monde municipal.

La firme Mainstreet Research a d’ailleurs été mandatée pour sonder la population sur la situation, appelant un échantillon aléatoire de 3025 répondants à travers la province.

Une proportion de 48 % des répondants a avoué que l’accès au logement et à la propriété est un problème pour eux, personnellement. Et une autre proportion de 44 % a dû changer de façon importante ses habitudes de consommation, en raison des coûts liés au loyer ou au paiement hypothécaire.

«Le loyer qui augmente, ce que ça veut dire, c’est aussi moins d’argent pour aller au restaurant ou faire des voyages. Pour une famille à plus faibles revenus, ça peut forcer des choix, sur l’alimentation saine ou sur la possibilité d’inscrire des enfants à des activités», a donné en exemple M. Boyer, maire de Laval.

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