Après avoir traversé la première journée plutôt aisément, grâce au faux pas de François Legault sur «cette madame», Dominique Anglade, au jour 2 de la campagne, a eu moins de chance.
Le PLQ, qui n'a pas tous ses candidats à Québec, en a perdu un autre, hier, dans Vanier-Les-Rivières. François Beaulé s'est retiré pour des «raisons professionnelles». Ancien annonceur maison au Centre Vidéotron, il aurait accepté un autre emploi.
La nouvelle est tombée dans l'autobus des médias lorsque la cheffe Anglade s'apprêtait à visiter le marché public de Sainte-Foy, en plein cœur de la circonscription de Jean-Talon. Où le PLQ n'avait pas encore de candidat!
Château-fort abandonné
«Je la connais de visage, mais c'est quoi son nom déjà?», dit une dame derrière un présentoir en regardant Anglade entrer.
Jean-Talon fut un château fort libéral. Les Jean-Claude Rivest et Margaret Delisle y ont résisté aux vagues péquistes. Philippe Couillard, Yves Bolduc, Sébastien Proulx s'y sont fait élire.
En 2019, ce dernier siège rouge à l'est de Montréal est devenu caquiste.
Hier, plusieurs dans la caravane ont cru que le PLQ surprendrait en annonçant son candidat entre les navets et les concombres du marché public. Après tout, la veille, c'est à la va-vite, à côté de l'autobus de la cheffe, en l'absence des médias, qu'Anglade a annoncé sa candidate dans La Pinière, la présidente du PLQ, Linda Caron.
Mais à Sainte-Foy lundi, la cheffe s'est contentée de faire le tour des étals de légumes en discutant avec les commerçants. Questionnée sur ses candidats manquants, elle s'est bornée à répondre que «des annonces s'en viennent».
L’économie
Dimanche, Anglade a eu la bonne idée de lancer sa campagne en mettant François Legault au «défi» de faire de l'économie la «question de l'urne».
L’inflation et les pénuries de main-d’œuvre bouleversent en effet particuliers et gens d’affaires.
Au deuxième jour, elle entendait présenter une pièce maîtresse en ce domaine, son «Plan portefeuille». À l'annonce, devant le Grand marché de Québec, quatre candidats l'accompagnaient. Aucun n'a un profil économique.
Le Plan, lui, est incomplet. On présente quatre mesures, mais «d'autres viendront». Il y a du flou: si le gel des tarifs d'Hydro-Québec est temporaire, est-ce que la baisse évaluée à 5000 $ peut être qualifiée de permanente? La cheffe vasouille.
En impromptu de presse par la suite, Charles Robert, ancien stratège de l'ère Couillard, maintenant candidat libéral dans Jean-Lesage, esquive les questions économiques: «Je vais laisser le bureau de la cheffe répondre.»
Si bien qu'en après-midi, Julie White, directrice de la recherche de l'aile parlementaire libérale, débarque dans l'autobus afin de donner des précisions sur l'annonce du matin.
Un journaliste, à la blague, lui lance, «c'est toi, la candidate dans Jean-Talon?» Elle répond «LOL». Mais qu'apprend-on avant le rassemblement du soir? Mme White sera candidate dans Jean-Talon!
Magaret Delisle, avant d'entrer au restaurant les Fistons, 3e avenue à Québec, avoue candidement que «les temps sont durs» pour son parti.