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Un plan de 3 G$ par année pour réduire les GES, promet le PQ

Le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon veut réduire les gaz à effet de serre (GES) de 45% d’ici 2030, la deuxième cible la plus ambitieuse derrière Québec solidaire, et ce en n’imposant pas de contrainte aux Québécois, mais plutôt aux concessionnaires et constructeurs de voitures.

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« C’est fini l’époque où on moralise les gens qui n’ont pas d’options », a insisté M. St-Pierre Plamondon.

Le plan, évalué à 21 milliards de $ sur 7 ans (3 milliards par année), ferait en sorte que le Québec émettrait 44 Mégatonnes de GES en 2030 (contre 84 Mt selon les données les plus récentes de 2019). Son année de référence est 2010. Le parti s’engage aussi à contribuer à l’international à réduire de 10% les GES en finançant différents projets de réduction dans d’autres pays.

La cible gouvernementale est une réduction de 37,5% par rapport au niveau de 1990 pour atteindre 54 MT. M. St-Pierre Plamondon qualifie sa propre cible d’ambitieuse et réaliste à la fois.

Pour s’assurer d’être et de rester sur le bon chemin, il y aurait des cibles intermédiaires pour 2025 et 2027. Ainsi en 2025, d’ici trois ans les GES seraient réduits de 20 MT. C’est énorme si on considère que depuis 1990, le Québec n’a réduit que de 3 MT.

« Pour y arriver, chaque secteur de l’économie sera mis à contribution et aura des objectifs [...] à atteindre », a précisé M. St-Pierre Plamondon. Ainsi le secteur du transport aura sa part du lion à assumer avec une cible de réduction de 42%.

Pas de pénalité...pour l’instant

Or aucune contrainte ou pénalité n’est prévue pour le citoyen, du moins d’ici 2027, tant que les Québécois n’auront pas de meilleures options pour réduire leur dépendance au pétrole.

Pierre-Olivier Pineau, professeur à HEC Montréal et titulaire de la Chaire de gestion du secteur de l’énergie, avec qui le Journal s’est entretenu dernièrement juge toutefois que toute augmentation de la cible de 37,5% n’est pas réaliste puisque les Québécois ne sont pas prêts pour le moment à faire les «efforts nécessaires» pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) de «manière significative», selon lui.

M. Pineau estime que les partis « qui ont le moins de chances de se faire élire» devraient au moins «bâtir leur crédibilité avec un discours responsable »

«Il a le droit à son opinion, réplique M. St-Pierre Plamondon. Mais ce qui n’est pas réaliste par exemple en matière de transport, c’est de dire à des gens qui n’ont pas d’option en ce moment : ‘on va t’imposer des pénalités.’»

Ainsi le parti s’oppose à tout malus pour les Québécois, mais « pour le moment» et ouvre la porte aux contraintes à partir de 2027 quand les options seront en place.

Options pour les citoyens

Ainsi, il reviendrait aux concessionnaires et fabricants de voitures de contribuer à l’effort de guerre. « On va contraindre les constructeurs automobiles, et j’insiste sur le fait que ça a été fait ailleurs, [...] nous allons faire la même chose que plein d’endroits dans le monde et fixer des cibles obligatoires aux constructeurs en terme de vente de véhicule. Donc fini les gens qui veulent passer à l’électrique pour faire des économies, mais qui ne trouve pas de véhicule chez le concessionnaire. »

D’ici 2025, 50% des voitures vendues seraient électriques et ce ratio passerait à 75% en 2027. En 2030, il n’y aurait plus de voiture à essence en vente, soit 5 ans plutôt que ne gouvernement caquiste.

Le PQ rétablirait aussi la subvention à l’achat d’une voiture électrique à 8000$. Le gouvernement caquiste a réduit cette subvention à 7000$ en avril dernier. De plus, un gouvernement péquiste financerait à 80% l’achat et l’installation de bornes de recharge.

Il veut doubler l’offre de service de transport en commun d’ici 2035 et doubler les investissements. « C’est un changement majeur [...] qui fait que peu importe vous êtes ou au Québec vous pourrez désormais vous fiez à un réseau de transport qui vous amène là où vous voulez allez.»

Pour inciter les gens à l’utiliser, le parti a rappelé sa proposition de PasseClimat qui serait une passe donnant accès illimité à tous les réseaux de transport en commun du Québec interurbains pour 365$.

Le chef était à Montréal accompagné de la candidate dans Taschereau à Québec, Jeanne Robin. Cette dernière est directrice principale de l’organisme Vivre en ville. « C’est notamment en voyant la faiblesse des objectifs et surtout la faiblesse des mesures proposées dans le plan pour une économie verte [de la CAQ] que je me suis dit qu’il faut que j’aille en politique si je veux que des décisions ambitieuses et responsables soient prises », a-t-elle déclaré.

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