Le Parti québécois promet un salaire minimum de 18$ de l’heure d’ici 3 ans et de réformer la loi sur l’équité salariale avec des pénalités aux entreprises qui ne se conforment pas.
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« Il n’y a pas de raison pour que des gens qui travaillent à temps plein ne soient pas en mesure d’atteindre le seuil de revenu viable, ce n’est pas logique, ce n’est pas acceptable », a dit le chef Paul St-Pierre Plamondon, de retour à Montréal dans sa circonscription de Camille-Laurin (Bourget).
Depuis mai dernier, le salaire minimum est de 14,25$ de l’heure. Un regroupement de syndicats dont la FTQ et la CSN et la SFPQ ainsi que de groupes communautaires, la Coalition Minimum 18 demande la hausse du salaire minimum à 18$.
« Le gouvernement a la responsabilité vis-à-vis 200 000 travailleurs environ qui sont au salaire minimum de leur donner les moyens d’atteindre le seuil de revenu viable », a-t-il ajouté.
Une personne seule doit gagner entre 25 128 $ et 34 814 $ pour vivre dignement, hors de la pauvreté, selon L’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS).
« Ce n’est pas normal qu’on place des gens qui travaillent à temps plein dans des situations de précarité financière », a insisté M. St-Pierre Plamondon.
Loi sur l’équité salariale
Le parti propose aussi de réformer la loi sur l’équité salariale adoptée il y a 25 ans pour corriger les inégalités entre le salaire des hommes et celui des femmes.
L’écart est ainsi passé de 17% de différence dans la rémunération à 9%. Le PQ souhaite réduire à 5% cet écart dans un premier mandat. « C’est le prochain coup de barre pour s’assurer que l’égalité homme femme n’est pas qu’un concept », affirme le chef du parti.
Parmi les mesures pour y arriver, il veut notamment établir de nouvelles grilles d’analyses pour l’ensemble des professions et ne plus seulement comparer des postes au sein d’un même secteur, mais comparer des métiers où l’on compte davantage de femmes avec ceux à prédominance masculine.
« Parce qu’on sait que les secteurs à prédominance féminine sont moins bien rémunérés que lorsque les hommes sont en majorité », dit-il.
Il ajoute que 26% des entreprises du secteur privé n’ont pas réalisé de démarche d’équité salariale. « Je suis moi-même surpris d’être obligé de vous annoncer ça, j’en reviens pas », a-t-il lâché.
Selon lui, ces entreprises se foutent « carrément » de l’équité salariale. Il a toutefois reconnu qu’il n’était pas en mesure de dire si ces entreprises sont réfractaires et refusent d’appliquer la loi ou si elles ont entamé des démarches qui n’ont pas encore abouti.
Mais le problème demeure le manque de suivi et de contraintes dans la loi. « [l’idée] n’est pas de blâmer les entreprises », précise-t-il.
Il propose ainsi des pénalités financières. Invité à préciser la mesure, il indique qu’on parle de milliers de dollars, mais il n’était pas en mesure de donner des détails et de dire par exemple si ces pénalités seraient déterminées en fonction des profits d’une entreprise. « On va générer un projet de loi en s’inspirant d’autres lois [...] qui ont des mesures punitives pour les entreprises et en commission [parlementaire] on pourra évaluer à quel niveau on fixe », a-t-il.
« On n’a pas, ce matin, rédigé le projet de loi », a-t-il poursuivi.