Les aînés viennent de traverser des années particulièrement difficiles. Plus que jamais, ils souhaitent être entendus par le prochain gouvernement. Leur bien-être était au cœur d’un débat électoral provincial qui s’est déroulé à Trois-Rivières mardi.
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C’est la Coalition pour la dignité des aînés qui a organisé le débat électoral sur la bientraitance des aînés au Québec. Sous le thème «Parce que vivre, c’est aussi vieillir», quatre candidats ont fait part de leurs idées sur le sujet.
Jean Boulet (CAQ), Sol Zanetti (QS), Pascal Bastarache (PQ) et Alexandra Veilleux (PLQ) étaient présents au CECI de Trois-Rivières pour proposer leurs solutions. Ils ont répondu à des questions selon quatre thématiques, soit les soins de santé, les droits des aînés, le coût de la vie et la participation citoyenne.
Un enjeu majeur, sur lequel les partis semblent s’entendre, est ce qui concerne les soins à domicile. Le candidat du Parti québécois, Pascal Bastarche a été ferme, «on doit dès maintenant faire notre virage à 180 degrés et investir dans les soins à domicile.» Une nouvelle encourageante pour l’un des porte-parole de la Coalition, et président de l’ADRQ, Michel Gobeil. «C’est vraiment une des premières préoccupations de coalition», a-t-il mentionné.
Il a aussi été question, pour les soins de santé, de pénurie de main d’œuvre dans le réseau. Pour le député sortant dans Trois-Rivières de la CAQ, Jean Boulet, la solution est de recruter plus de personnel dans tous les secteurs. Pour une meilleure offre de services, la candidate dans Maskinongé pour le Parti libéral, Alexandra Veilleux propose de miser sur l’interdisciplinarité. Elle souhaite que les patients soient redirigés vers le bon professionnel selon le besoin, pour enlever une charge supplémentaire aux médecins.
Une autre des porte-parole de la Coalition et présidente du RIIRS, Andrée Lamontagne, soulève toutefois un questionnement. «J’entendais M. Boulet parler du recrutement, parler de la rétention, mais comment?»
Avec l’inflation, impossible de passer à côté de l’enjeu de la sécurité financière. Tous les candidats sont d’accord pour mettre en place une allocation spéciale pour les aînés qui gagnent moins que le seuil du revenu viable. Si la CAQ et le PLQ proposent des offres semblables, soit jusqu’à 2 000$ par aîné par an, la Coalition aimerait en faire plus. «On parlait plus de 4 000$ de plus. Donc il y a un bout de fait, est-ce que on est capable d’avoir un peu plus», se demande M. Gobeil.
Une autre priorité de la Coalition est la création d’un protecteur des aînés. À cette question, presque tous les partis sont en faveur de la création de ce poste. Seulement M. Boulet a rétorqué que le protecteur du citoyen rempli déjà les tâches qu’un protecteur des aînés aurait. Toutefois, il est indispensable pour Mme Lamontage. «Si on veut vraiment penser aux ainés, créons le poste de protecteur des aînés», a-t-elle répondu.
Les solutions proposées répondent aux attentes des principaux concernés. «C’est toutes des choses dont on est au courant, mais ils ont l’air décidés à vouloir faire quelque chose, c’est ça qui est intéressant», fait voir un citoyen. Certains s’inquiètent malgré tout de points qui ont été discutés, notamment la volonté du gouvernement sortant à investir dans le réseau de la santé privé. «Quand je vois qu’il faut augmenter en privé, ça me fait un tour, parce que je suis dans un milieu où il y a beaucoup de cliniques privées et on est privé de médecins de famille», répond une citoyenne.
«C’est des choses qui sont intéressantes et qu’on a aimé entendre», conclu la présidente de l’AREQ et porte-parole de la Coalition, Lise Lapointe.
À Trois-Rivières, plus de 26% de la population est âgée de 65 ans et plus, selon le recensement 2021 de Statistique Canada. Ce débat électoral prenait donc toute son importance dans la ville de la Mauricie.