D'ici la fin de la décennie, près d'un million de personnes au pays seront atteintes de démence, prévoit le nouveau rapport de la Société Alzheimer du Canada.
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En 2020, le nombre total de Canadiens souffrant de démence s'élevait à 597 300, alors que 124 000 nouveaux cas ont été diagnostiqués au cours de cette même année, soit 15 par heure.
Les chercheurs estiment que le nombre de nouveaux cas grimpera de 51 % d’ici 2030, et prévoit une augmentation globale du nombre de cas de 65 %, soit près de 187 000 nouveaux cas par année, ou 21 par heure.
Ce nombre passera à plus de 250 000 par année à mesure que la population vieillit, et ce, dès 2040, selon le rapport. D'ici 2050, le nombre de personnes atteintes de démence au pays sera supérieur à 1,7 million, ce qui représente trois fois plus de cas qu'en 2020.
«On peut donc dire qu'on s'attend à avoir environ 6,3 millions de Canadiens qui ont été diagnostiqués, qui vivent avec la maladie et qui vont éventuellement mourir de la démence d'ici les 30 prochaines années», a déclaré le Dr Brian Goldman, coauteur de l'étude «Naviguer vers la voie à suivre pour la démence au Canada».
«L'impact de la démence sur le système de santé canadien va être énorme. Si les estimations sont bonnes, la demande pour [diagnostique et soigner les patients atteints d'Alzheimer] va considérablement augmenter à mesure que le nombre d'étudiants en médecine familiale diminue», a ajouté le médecin.
Charge de travail supplémentaire pour les proches aidants
En 2020, près de 350 000 proches aidants fournissaient en moyenne 26 heures de soin par semaine. Selon la Société Alzheimer Canada, ils seront plus d'un million d'ici 2050.
Selon les chercheurs, ce sont des milliards de dollars que dépensent chaque année les proches aidants pour subvenir aux besoins de la personne atteinte de démence. C'est pourquoi ils estiment qu’il faut réformer le système de santé canadien pour pouvoir assimiler cette hausse de cas et soulager les proches aidants.
«Les proches aidants sont souvent pris pour acquis par notre société. Pour leur permettre de mener à bien les tâches qu'on attend d'eux, nous devons les soutenir financièrement et psychologiquement, et leur donner la formation dont ils ont besoin pour faire le travail correctement», a mentionné le Dr Goldman.
«La prestation de soins peut être stressante, ce qui signifie qu'on doit fournir des soins de relève au besoin», a-t-il ajouté.