Le mot est utilisé depuis fort longtemps, tout particulièrement dans un contexte politique, mais plusieurs ne savent toujours pas ce que cela veut dire.
«Je n’ai jamais entendu ce mot», dit un passant questionné par notre journaliste Andy St-André. Une autre a répondu en expliquant qu’elle ne saurait définir le mot. «Je crois que ça veut dire qu’on est connectés aux problèmes actuels», a expliqué une dame.
«Woke» a été utilisé au Salon bleu par François Legault en septembre 2021. Le premier ministre avait alors utilisé le mot de façon péjorative, et dit le regretter depuis.
«Maurice Duplessis avait beaucoup de défauts, mais il défendait sa nation. Il n'était pas un woke comme le chef de Québec solidaire», avait-il dit.
Quelle est l’étymologie du mot «woke»?
«Le mot a été importé des États-Unis et signifie l’éveil des esprits», explique Francis Dupuis-Déri, professeur au département de science politique à l’UQAM. «Être "woke", c’est être éveillé aux enjeux et problèmes sociaux comme le racisme et les injustices.»
Au fil du temps, le mot a beaucoup voyagé.
Aujourd’hui, il semble même avoir plusieurs définitions, une sorte de mot fourre-tout.
«Ce qui est particulier avec ce mot, c’est que c’est un mot caméléon, qui change, selon la personne qui l’utilise», explique Nadine Vincent, chercheuse et linguiste.
Le terme est-il devenu péjoratif?
Des acteurs politiques s’en servent, et bien souvent, c’est pour parler de leur adversaire.
«C’est supposé d’être une insulte qui dit que vous êtes trop radical, vous n’êtes pas à l’écoute des problèmes du vrai monde», dit M. Dupuis-Déri.
Gérard Bouchard, historien et sociologue, quant à lui, déplore l’utilisation du terme.
«On a d’autres mots dans notre langue pour désigner plus exactement ce qu’un politicien peut reprocher à un autre.»