L’organisme Sourire Mobile de la Mauricie veut offrir un meilleur accès aux soins dentaires aux personnes qui n’ont pas les moyens de se les payer, dans l’espoir d’augmenter l’employabilité en Mauricie.
L'organisme Sourire Mobile de la Mauricie veut offrir un beau sourire aux personnes moins nanties. L'objectif est de faire profiter de soins de bases la clientèle pour éventuellement réintégrer le marché du travail.
Avec le projet pilote Sourire vers l'Optimale Santé (SOS), l'organisme veut faire de la prévention, des nettoyages et des traitements temporaires à ceux qui n'ont pas les moyens de se payer une visite chez le dentiste. Les personnes sans emplois, en travail-études, les nouveaux arrivants et les aînés sont visés par le projet.
«C'est de pouvoir permettre aux personnes de manger normalement, de dormir normalement, d'éviter des infections», a expliqué la vice-présidente de Sourire Mobile de la Mauricie et hygiéniste dentaire, France Lavoie.
Sans traitement, les problèmes dentaires peuvent occasionner de grandes douleurs et même avoir un impact sur l'emploi. C'est ce que vit Brenda Dumont, une trifluvienne qui ne peut pas se payer les soins dont elle aurait besoin depuis une dizaine d'années. «Depuis dix ans je me retrouve à avoir des emplois, les perdre ou les quitter dû aux douleurs. Ça “feel” pas. Des fois c'est quelques jours, mais des fois c'est une semaine, deux semaines», a raconté Mme Dumont, qui fait maintenant partie du conseil d'administration de l'organisme.
Elle a ajouté que sa santé physique ne lui permettait plus de travailler, mais qu'elle avait encore les capacités pour le faire et aimerait obtenir les soins nécessaires pour retourner sur le marché du travail.Elle est loin d'être la seule à se priver à cause du prix. Selon Statistique Canada, en 2018, plus d'un Canadien sur cinq n'est pas allé chez le dentiste en raison du coût.
Au Québec, l'Institut de recherche et d'informations socioéconomiques (IRIS) estime que 27 % des québécois évitent le dentiste pour des raisons financières. D'ailleurs, les familles de la province dépenseraient en moyenne 510 $ en soins dentaires par année. Une hausse de 17 % en dix ans, selon l'IRIS.
Si un nettoyage peut couter entre 80 $ et 120 $ chez Sourire Mobile de la Mauricie, Mme Lavoie a noté que le prix n'était pas en dessous de 180 $ chez un autre dentiste de Trois-Rivières. Elle a assuré que le coût pouvait même aller jusqu'à 320 $ pour une visite.
Les soins offerts par Sourire Mobile de la Mauricie se veulent ainsi moins couteux pour les personnes qui participeront au projet. Le nettoyage dentaire sera aussi gratuit pour les prestataires de l'aide sociale.
Ces services se donnent à la clinique, qui est située dans les bureaux de l'organisme COMSEP à Trois-Rivières, mais aussi à domicile. Les personnes à mobilité réduite ou qui souffrent d'un handicap pourront voir une hygiéniste dentaire sans avoir à se déplacer.
L'une des hygiénistes dentaires de Sourire Mobile de la Mauricie, Nancy Guillemette, a expliqué aussi qu'une bonne partie de son travail se déroulait dans les CHSLD, auprès d'aînés qui souffrent d'Alzheimer ou en perte d'autonomie.
Une autre particularité du projet, c'est que les patients pourraient recevoir un diagnostic à distance. «Il y a certains dentistes qui ont déjà montré leur intérêt à ce qu'on leur envoie une photo, qu'on donne les signes et symptômes des problèmes, et ils vont faire une prescription», a mentionné Mme Lavoie, en donnant l'exemple d'une personne qui aurait une douleur ou un abcès dans la bouche. Avec la prescription, la personne en question pourrait ensuite recevoir des anti-inflammatoires ou des antibiotiques, sans avoir eu à se déplacer chez le dentiste.
Le projet pilote devrait démarrer d'ici la fin de l'année, avec une première cohorte de 500 personnes. Les premiers résultats quant à l'employabilité grâce à une meilleure santé dentaire devraient être disponibles en 2023.
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