Une série de sondages récents devrait donner froid dans le dos au gouvernement de Justin Trudeau, celle-ci témoignant d’une désaffection pour le parti au pouvoir au profit des troupes conservatrices dirigées par leur nouveau chef, Pierre Poilievre.
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Le 19 septembre, soit un peu plus d’une semaine après l’arrivée de M. Poilievre à la tête du Parti conservateur du Canada (PCC), la firme Abacus Data donnait au parti une avance de cinq points (35 %) face aux libéraux (30 %) et au NPD (17 %).
Avec l’été dans le rétroviseur, force est de constater que de nombreux Canadiens sont restés amers de la gestion du fédéral quant aux passeports et à l’attente dans les aéroports.
À cela s’ajoute une inflation galopante, qui n’est jamais de bon augure pour un gouvernement en place, même si elle relève d’abord de circonstances hors de son pouvoir.
Toujours selon Abacus, le taux de désaffection envers le gouvernement libéral a atteint 49 %, contre 37 % qui approuvent de son travail.
Même si le taux d’approbation s’est éloigné du creux de 33 % du mois d’août, le fossé entre l’amour et le désamour s’est creusé depuis le printemps.
Puis, un sondage Léger publié le 20 septembre rapportait un appui de 34 % pour les conservateurs et 28 % pour les libéraux, pour un écart de six points. Le NPD cumule ici 23 % des intentions de vote.
Selon ce même sondage, près du quart (24 %) des Canadiens estiment toujours que Justin Trudeau est le meilleur chef à l’heure actuelle, alors que Pierre Poilievre récolte 21 % et Jagmeet Singh 17 %.
Une semaine plus tard, soit mardi le 27 septembre, le sondeur Angus Reid a rapporté une avance de sept points des conservateurs (37 %) sur les libéraux (30 %). Il s’agit du plus grand écart entre les deux partis depuis 2019, après l’éclatement de l’affaire SNC-Lavalin.
La firme d’Ottawa y voit un rapatriement au PCC des électeurs qui ont été séduits par le Parti populaire du Canada (PPC) de Maxime Bernier, les trois quarts de ceux-ci ayant répondu qu’ils reviendraient au bercail.
Malgré ces chiffres, Pierre Poilievre débute son mandat avec 51 % des répondants disant avoir de lui une opinion négative et 35 % qui lui sont favorables. De son côté, Justin Trudeau recueille 56 % d’opinions négatives contre 40 % d’appuis.
Angus Reid a relevé une différence majeure d’opinion entre les hommes et les femmes. Les premiers sont entre 46 % et 48 % à appuyer les conservateurs, et les secondes, entre 23 % et 32 %.
L’âge pèse dans la balance, surtout chez les 18 à 34 ans. Les hommes dans cette tranche d’âge appuient le PCC à 48 % et le Parti libéral à 15 %. Chez les femmes dans la même tranche d’âge, 42 % soutiennent le NPD, alors que les conservateurs (23 %) et les libéraux (24 %) se partagent la majeure partie des restes du gâteau.
Finalement, le sondage le plus récent, publié par la firme Ipsos pour «Global News» le 29 septembre, est le premier à donner à M. Poilievre une cote d’approbation plus élevée qu’à M. Trudeau.
Effectué en même temps que celui d’Angus Reid, il s’agit du premier coup de sonde à rapporter que 35 % des Canadiens voient Pierre Poilievre comme étant le meilleur premier ministre potentiel, contre 31 % pour le premier ministre actuel.
Selon les chiffres d’Ipsos, les conservateurs pourraient ravir la grande région de Toronto, où ils récoltent 41 % d’appui, en comparaison au 34 % pour les libéraux.
Néanmoins, ce dernier sondage donne une avance de 5 % aux conservateurs à l’échelle du pays (35 %). Par rapport aux élections fédérales de l’année dernière, cela représente un point de plus pour les conservateurs et deux points de moins pour les libéraux.
La dernière analyse de tendance de l’agrégateur 338Canada, datée du 25 septembre, projette une mince victoire pour les conservateurs, qui remporteraient 140 sièges contre 138 pour les libéraux.
Tous les sondages cités dans ce texte confirment une tendance : le Québec reste le terrain le plus difficile à percer pour les conservateurs de Pierre Poilievre, notamment parce que les Québécois ont une opinion négative du nouveau chef pour l’instant.
En vertu du pacte conclu entre les libéraux et le NPD, il ne devrait y avoir d’élections de sitôt.
L’entente signée plus tôt cette année prévoit un appui du NPD jusqu’à la fin du cycle de quatre ans, soit jusqu’en 2025, à condition que les libéraux répondent à un certain nombre de demandes, la plus importante étant la mise en place du système de soins dentaires.