Denis Lévesque revient au petit écran avec une série qui retrace l’histoire de LCN, chaîne d’information en continu qui célébrera ses 25 ans en 2023.
Cette semaine, l’animateur revient sur la tragédie de Lac-Mégantic, qui a profondément marquée le Québec il y a neuf ans avec l’ex-mairesse de la Ville, Colette Roy-Laroche.
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Inébranlable devant la population et les médias lors de la catastrophe, la mairesse vivait néanmoins de grandes craintes alors que le brasier faisait rage.
Elle se souvient de la nuit infernale du 6 juillet 2013 lors sa ville s’est embrasée à 1h15.

«Toute la nuit, il y a eu des explosions. À trois heures du matin, il y a une explosion qui a dépassé toutes les autres. Plusieurs wagons ont été éventrés par la chaleur de l’incendie. Le pétrole s’est écoulé vers le lac et vers la rivière Chaudière. Même le lac était en feu», se rappelle Mme Roy-Laroche.
Les intervenants tentaient l’impossible pour empêcher le pétrole de se déverser dans le lac. Des tranchées avaient été creusées, et le pétrole déjà dans le lac était pompé; ce fut une nuit infernale pour tous, se souvient-elle.

Ce qui était particulièrement difficile pour Mme Roy-Laroche était de ne pas savoir qui était décédé dans les explosions et l'incendie qui s'en est suivit.
«On avait une idée, on avait des noms, mais officiellement, on ne savait pas. Il y a des gens qui ont été portés disparus qui étaient simplement partis pour la fin de semaine. Les 12 premières heures, on a identifié jusqu’à 1000 personnes qui manquaient à l’appel. C’était paniquant», admet-elle.

Dès son premier point de presse devant tout le Québec, Colette Roy-Laroche semblait inébranlable. Elle l’admet aujourd'hui: son objectif était de rassurer la population.
«Ma plus grande peur a été que le feu envahisse la ville. Il n’y avait plus de place pour la peur, les craintes, l’anxiété», se remémore-t-elle.
Choc post-traumatique
Six ans après le désastre, Mme Roy-Laroche a commencé à souffrir d’un problème de santé. La cause n’a jamais été découverte, mais les médecins croient qu’elle aurait souffert d’un traumatisme lié à la tragédie.
«J’ai consulté. [...] J’ai eu beaucoup de difficulté à pleurer. Je suis devenue plus sensible après que j’aie consulté. Maintenant, je suis convaincue qu’un choc post-traumatique peut se produire six ans, ou même sept ans après le drame. En plus j’avais perdu mon mari. Ce deuil personnel et le deuil de ma Ville ç’a été le trop-plein.»

C’est dans sa communauté tissée serrée qu’elle a également trouvé le courage d’avancer et l’énergie pour continuer.
Un citoyen a déclaré que Mégantic n’était pas qu’une tragédie que la ville était là avant et qu’elle le sera après.

«Nous avons le devoir de reconstruire notre Histoire», avait-il déclaré.
«Moi cette phrase-là dans une assemblée publique dès les premiers mois, j’y ai trouvé toute ma force, toute mon énergie. Je me suis dit je ne suis pas seule à vouloir aller de l’avant», conclut-elle.
Voyez ou revoyez les images amateures captées lors de la catastrophe
Revoyez notre couverture des événements le 7 juillet 2013 à 22h: