François Legault ferme la porte à double tour à une réforme du mode de scrutin, malgré une distorsion entre le vote populaire et le nombre de sièges obtenus par les partis.
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«J'ai été très clair pendant la campagne électorale, je me suis engagé à ne pas rouvrir le débat sur le mode de scrutin, donc je vais respecter mon engagement», a déclaré mardi le premier ministre réélu, au lendemain du scrutin. François Legault avait la voix un peu enrouée d’avoir fêté sa victoire lundi soir.
Péquistes, solidaires et conservateurs dénoncent la disproportion du vote entre l'appui aux différentes politiques et le nombre de sièges obtenus. Le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, va même jusqu’à dire que le système actuel est «injuste». Avec 14,6% des voix, seulement trois députés péquistes feront leur entrée à l’Assemblée nationale.
Aucun mode de scrutin n’est parfait, plaide François Legault. «Il y a des avantages et des désavantages dans chacun des modes de scrutin», a-t-il insisté, dans un cadre enchanteur de l’Île d’Orléans.
Le premier ministre s’est toutefois montré ouvert à ce que le PQ obtienne le statut de parti reconnu à l’Assemblée nationale, même s’il a peu de députés élus.
Mais Éric Duhaime, lui, devra s’adresser aux médias à l’extérieur du Parlement puisqu’aucun candidat conservateur n’a gagné de circonscription, prévient François Legault.
Montréal boude la CAQ
Ce dernier n’a pas voulu s’aventurer à expliquer pourquoi le tsunami caquiste n’a pas atteint la Métropole. La CAQ, pourtant largement majoritaire, est boudée par les Montréalais. Seuls deux députés caquistes ont été élus sur l’Île. Il promet néanmoins de travailler avec la mairesse Valérie Plante.
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Le premier ministre a rappelé qu’il habite lui-même la Métropole. «Je viens de Montréal, je connais et j’aime Montréal, a-t-il signalé. Je peux contribuer personnellement à rapprocher notre gouvernement de Montréal. Je ne sais pas si ce sera formel ou informel, mais ce sera certain que je vais m’impliquer. »
François Legault veut aussi rencontrer les différentes communautés culturelles. «Voir comment on peut ensemble travailler à protéger le français et à ce qu’ils se sentent bien au Québec ».
Appui au 3e lien
À Québec et sur sa rive-sud, la CAQ domine largement, détenant 16 des 18 circonscriptions. François Legault y voit un «appui fort au 3e lien». Il espère que les études qui seront dévoilées en 2023 inciteront le maire de Québec, Bruno Marchand, à appuyer lui aussi le tunnel Québec-Lévis.
Un appel de Justin Trudeau
François Legault s’est entretenu lundi soir avec son homologue fédéral, Justin Trudeau. Fort d’un appui majoritaire de la population, il compte désormais «mousser» sa demande de pouvoirs additionnels en immigration.
Il faut «non seulement être certain qu’on a une majorité de Québécois qui appuient les efforts pour arrêter le déclin du français, mais il faut que ça devienne une priorité, incluant dans la prochaine élection fédérale», a-t-il soutenu.