Trois-Rivières a créé plus de 200 places en garderies familiales en moins d’un an grâce au programme service de garde en milieu familiale lancé par Innovation et Développement économique Trois-Rivières.
• À lire aussi: Mamans de triplés, elles doivent se priver d'un salaire faute de places en garderie
Au total, 243 places ont été créées en huit mois, soit l'équivalent de trois CPE.
Le sous-sol de Cynthia Nemours, une résidente de Trois-Rivières, est animé de sons d'enfants qui jouent depuis quelques mois. Ces jeunes n'avaient pas de garderie, mais ils ont trouvé leur place chez Mme Nemours grâce au programme service de garde en milieu familial lancé par Innovation et Développement économique (IDÉ) Trois-Rivières.
Celle qui est aussi mère de deux enfants avait déjà dans l'idée d'ouvrir sa garderie. La subvention de 8100 $, offerte pour démarrer un service éducatif à la maison, l'a convaincue. «Ça m'a vraiment aidé pour les jouets, l'aménagement extérieur, intérieur, et à l'avenir on va aussi installer une clôture à l'extérieur», a expliqué Mme Nemours.
Pour le directeur général d'IDÉ Trois-Rivières, Mario De Tilly, le programme peut être considéré comme un succès: «C'est tellement important, c'est tellement urgent qu'on réponde à ces besoins-là qu'on devait trouver un remède de cheval, et je pense qu'on l'a trouvé et qu'il fonctionne.»
Les besoins sont grands à Trois-Rivières. Mme Nemours a pu le constater d'elle-même lorsqu'elle a ouvert son service de garde éducatif en septembre.
Il n'aura fallu qu'une semaine pour que ses six places soient comblées.
«C'est vraiment une bonne nouvelle. On avait un gros manque parce qu'il y avait eu énormément de fermetures durant la dernière année. Là je dirais qu'on atteint un équilibre, on n'a pas encore dépassé le nombre de fermetures», a affirmé la présidente de l'Alliance des intervenantes en milieu familial (ADIM) de la Mauricie, Mélanie Gélinas.
Ce modèle mériterait d'être exporté partout au Québec, selon les intervenants, alors que les listes d'attente continuent de s'allonger dans les CPE. Mme Gélinas rapporte même que le programme fait des jaloux parmi les autres régions, qui ont grandement besoin de places supplémentaires.
«J'ai des amis qui cherchent, des jumeaux, c'est difficile, c'est deux places pour le même milieu qu'on veut. Nos milieux sont pleins partout», a ajouté Mme Gélinas.
Pour M. De Tilly, le choix de se tourner vers la formule des services de garde en milieu familial était évident, vu la rapidité du processus de création de places, si on le compare avec la création d'un CPE.
«Toutes les règles, les normes à combler, c'est beaucoup plus facile, beaucoup plus rapide, beaucoup plus expéditif parce que ces milieux de garde là sont en corrélation avec les CPE déjà existants. Créer des CPE, c'est un travail de très longue haleine. On peut parler de 12, 24, parfois même 36 mois avant d'arriver à un aboutissement, alors que vous voyez, en six mois on en a créé 43», a fait valoir M. De Tilly, en faisant référence aux garderies familiales.
Comme l'objectif de 360 places devrait être atteint en février prochain, plutôt qu'en 2024, le programme devrait avoir un deuxième volet. Tout dépendra du nombre de places manquantes dans quatre mois, alors que plusieurs CPE prévoient ajouter des places dans leur établissement.