La situation qu’a vécue la dame de 86 ans qui a dû patienter plus d’une heure dans le garage d’un hôpital serait «généralisée», selon Dre Mélissa Ranger, urgentologue à l’hôpital Charles-LeMoyne de Longueuil.
«Cette situation préoccupante, troublante est dans l’ensemble des urgences du Québec», explique Dre Ranger. «Le système est hautement malade».
Pénurie de main-d’œuvre
Selon l’urgentologue, les jours se suivent et se ressemble pour les travailleurs de la santé.
«Jour après jour, on constate un manque critique de personnel et par conséquent, ça affecte les soins aux patients», dit-elle.
L’urgentologue explique que lundi soir 85 patients attendaient de recevoir des soins, dont plus de dix qui nécessitaient des soins immédiats.
«Faute de pouvoir s’occuper de ces patients, il y a des gens dont la condition va se détériorer, il y a des gens que l’on va échapper», explique-t-elle. «Même si on veut travailler plus vite, donner de meilleurs soins, c’est tellement gros la problématique qu’on ne peut pas.»
Dre Ranger explique qu’il devient de plus en plus difficile de garder le personnel soignant.
«Retenir des gens dans le système de la santé actuellement c’est très difficile parce que leurs conditions de travail sont atroces», explique-t-elle. «Il y a également une rigidité quant à leurs quarts de travail. On les épuise, on les perd et souvent ils ne reviennent pas.»
À quand un changement?
Dre Ranger estime que le système de santé se trouve à un point de rupture. et qu'il devrait s'agir de la priorité du gouvernement.
«C’est toute qu’une réforme qu’il va falloir faire pour penser être en mesure de traiter des humains comme des humains», lâche la Dre Ranger.