Une femme de la Mauricie a dû se résigner à mettre de côté son rêve de devenir famille d’accueil, en raison du manque d’appui de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ).
«C'est un sentiment d'échec et d'incompétence qui m'habite», a confié Valérie Mongrain après avoir décidé de mettre un terme à son expérience, après huit mois en tant que famille d’accueil.
En février, elle a été accréditée pour recevoir un enfant de 9 à 13 ans, mais s’est plutôt vu confier la garde d'une fillette de 6 ans avec de grands besoins.
Le cas est lourd, si bien que Valérie Mongrain demande de l'aide. En mars, elle entame des démarches pour joindre le programme de maintien en milieu d'accueil.
Sa demande traîne. Ce n'est qu'en septembre, des mois plus tard, qu'on lui fixe une rencontre, à laquelle l'intervenante ne se présente pas.
«On l'a abandonnée ici et je me suis sentie abandonnée», a déploré Mme Mongrain.
À bout de souffle et de ressources, elle se résigne à fermer.
«J'ai voulu être famille d’accueil et aider les enfants. Cette enfant avait vraiment besoin et je l'ai aidé à la mesure de ce que j'étais capable. Elle méritait plus. Elle avait besoin de services», a-t-elle affirmé.
«Ce qui me rassure. C'est que la nouvelle famille, elle la côtoyait déjà. Je vais continuer de la voir. Je serai sa marraine de cœur, comme je lui ai dit», a-t-elle poursuivi.
Le cas de Valérie Mongrain est loin d'être isolé. Il y a présentement 640 familles d'accueil en Mauricie, un nombre qui fluctue chaque mois. De nombreuses ressources ferment et d'autres décident d'ouvrir.
Le manque de personnel est la pierre angulaire selon la Fédération des familles d'accueil et ressources intermédiaires du Québec, mais la somme de documents à remplir en décourage aussi plusieurs.
En juin 2021, le ministre Lionel Carmant a octroyé 10 millions $ pour soutenir les familles d'accueil, une somme qui n'a pas encore été utilisée dans plusieurs régions.