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L’anxiété persiste sur les bancs d’école

Malgré la levée des mesures sanitaires dans les écoles, le retour en classe à temps plein s’avère difficile pour plusieurs élèves du primaire et du secondaire, tant sur le plan académique qu’émotionnel.

Leur anxiété continue de grimper, alors qu’on constate l’ampleur des retards académiques causés par les cours en ligne durant la pandémie.

«Chez les enfants qui avaient moins de difficulté, on a peut-être trois ou quatre mois de retard, c’est ce que les recherches nous montrent. Tandis que les enfants qui étaient en difficulté d’apprentissage, eux autres peuvent avoir jusqu’à une année de retard», explique le neuropsychologue Jean-Martin Bouchard.

L’écart s’est donc creusé davantage entre les bons et les moins bons élèves. Certains d’entre eux ont de la difficulté à suivre en classe et ils sont de plus en plus nombreux à avoir besoin d’aide. C’est aussi ce que remarque le service d'aide aux devoirs et de soutien scolaire Tutorax. 

«On a vu environ un 30% d’augmentation du nombre de demandes pour des suivis. On parle d’environ un élève sur cinq qui aurait de la difficulté en ce moment et qui aurait besoin d’aide supplémentaire», souligne la conseillère pédagogique Sindy Lapointe.

Cette situation a des impacts sur le moral et la motivation des enfants et des adolescents, qui ressentent encore les effets de la pandémie.

«Nos enfants plus anxieux sont souvent encore plus anxieux. Il y a un enfant sur quatre qui vit une petite anxiété diffuse et ils ne savent pas trop comment la gérer depuis la pandémie», dit le Dr Bouchard.

L’organisme Tel-jeunes, qui a été très sollicité pendant les deux dernières années, dresse le même constat.

«Ce qu’on remarque après la pandémie c’est encore des résidus de ces émotions-là qui ont été difficiles. On remarque que les jeunes ont beaucoup d’anxiété sociale», confirme la cheffe expertise et innovation, Myriam Day Asselin.

«Les élèves ont de la misère à rembarquer vraiment dans le système on dirait. C’est là qu’on voit que ça a vraiment fait mal la pandémie», constate de son côté Mme Lapointe.

Selon ces professionnels, la solution consiste à offrir aux jeunes plus de ressources spécialisées et, surtout, leur laisser le temps de s'adapter.

«Les filles ont été beaucoup affectées au niveau social [...] Les garçons eux autres ont eu plus de misère au niveau du décrochage scolaire. Ils ont plus manqué d’école, moins investi de travail. Et on a toute la problématique des jeux vidéo, des appareils électroniques, qui ont pris beaucoup de place, et là, nos jeunes arrivent à l’école et ils sont perdus un peu», mentionne le Dr Bouchard.

Il croit qu’il faudra encore deux ans et beaucoup de travail pour venir à bout des effets indésirables de la pandémie sur les élèves.

«C’est impossible qu’il n’y ait pas de transition à ce retour à la vie normale», affirme Mme Day Asselin. 

Elle se réjouit cependant de voir que plusieurs jeunes ont pris l’habitude de se tourner vers les ressources d’aide au cours des dernières années. 

De son côté, le Cabinet du ministre de l’Éducation assure être «sensible aux enjeux de santé mentale chez les élèves [...] Nous sommes conscients que la pandémie ait pu avoir des effets négatifs sur leur santé mentale. Nous croyons que le retour en classe sera bénéfique pour les élèves, notamment au niveau de la socialisation».

Il souligne aussi que le ministre Bernard Drainville travaille sur ce dossier en collaboration avec son collègue Lionel Carmant et que l’embauche de professionnels dans le réseau scolaire se poursuit.

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