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Il faut démystifier les standards corporels

Sad woman or teenager girl afraid of weight looking at scale in eating disorder

Photo Adobe Stock

En tant qu’expert des attitudes et comportements alimentaires, le Groupe de recherche Loricorps de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) propose une réflexion à la suite d’un article paru récemment dans les médias à propos d’un jeu virtuel mettant en scène un propriétaire de club de fitness dont le but est de faire perdre du poids à ses clients, accumulant des points pour chaque calorie perdue.

Notre équipe s’interroge sur ce jeu qui encourage l’internalisation de l’idéal de minceur, voire une minceur musculeuse conduisant au poids artificiel, à la culture de la diète et à l’alimentation uniquement rationnelle.

À la suite des impacts négatifs de la COVID-19 sur la santé alimentaire, l’ensemble de ces phénomènes est un terreau fertile aux attitudes et comportements alimentaires dysfonctionnels menant à des habitudes alimentaires de type restrictif, boulimique et émotionnel. 

L’idéal de minceur !

Concernant plus précisément l’idéal de minceur, les études démontrent que les petites filles âgées d’à peine 5 ans intériorisent les corps minces et parfois musculeux comme des standards corporels à atteindre. Cette internalisation, qui reste stable pendant l’adolescence et l’âge adulte, augmente ainsi les risques de développer une relation dysfonctionnelle avec son propre corps et son alimentation, mais également avec ceux des autres, comme dans le cas de la grossophobie. 

À travers les époques

La minceur n’a pas toujours été synonyme de beauté dans notre société. Historiquement, la représentation de la beauté a évolué au cours des siècles. Par exemple, pendant la Renaissance, les rondeurs étaient un idéal esthétique du « bien-portant », illustré entre autres par La naissance de Venus, une œuvre de Sandro Botticelli. 

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Toutefois, au cours du XXe siècle, l’idéal de beauté a changé. Dans les années 1940, Marilyn Monroe évoquait l’image du corps idéal en forme de sablier. En 1960, la mannequin Twiggy instaure un virage dans l’idéal corporel vers une minceur plus prononcée. 

C’est à partir des années 1990 que le phénomène de minceur est devenu synonyme de beauté dans notre société. L’internalisation de l’idéal de minceur dépend en grande partie de notre culture fortement véhiculée par les médias (sociaux et traditionnels).

Des exemples positifs

En réponse à ces constats préoccupants, l’équipe transdisciplinaire du Loricorps souhaite souligner la diffusion du court métrage Reflet, de Disney, mettant en vedette Bianca, une danseuse de ballet qui anime une fable sur l’acceptation corporelle comme ingrédient actif d’une estime de soi positive. « [L’héroïne] se bat contre son propre reflet, surmontant le doute et la peur en canalisant sa force intérieure, sa grâce et sa puissance », a écrit Disney dans un communiqué. 

Voilà des actions encourageantes favorisant une culture de la diversité corporelle pour des filles ou garçons de notre société.  

Photo courtoisie

Johana Monthuy-Blanc, Ph.D, professeure titulaire, responsable du Groupe de recherche Loricorps de l’UQTR et chercheure pour le Fonds de Recherche du Québec (FRQ) au Centre de recherche de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal (CR-IUSMM)

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Giulia Corno, Ph.D. en psychologie, étudiante postdoctorale du Groupe de recherche Loricorps de l’UQTR

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