Le Conseil des syndicats des conseils scolaires de l’Ontario (CSCSO), affilié au Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), met fin à la grève des travailleurs du milieu scolaire après que le gouvernement Ford ait promis l’abolition de la clause nonobstant visant à rendre illégal ce moyen de pression.
Ainsi, dès mardi, les élèves ainsi que le personnel des écoles seront de retour en classe, a déclaré la présidente du CSCSO, Laura Walton en conférence de presse.
Plus tôt, le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, avait annoncé qu’il allait abandonner la clause nonobstant rendant illégale cette grève.
«En signe de bonne foi, notre gouvernement est prêt à abroger la loi. Nous sommes prêts à annuler l'article 33, mais seulement si le SCFP accepte de montrer un geste similaire de bonne foi en arrêtant leur grève et en laissant nos enfants retourner dans leurs salles de classe», a-t-il dit lors d’un point de presse.
Le premier ministre a également imploré le syndicat de revenir à la table des négociations afin d’arriver à une entente qui sera «juste pour les élèves, les travailleurs, les parents et pour les contribuables».
«Nos équipes n’ont jamais quitté la table [des négociations]. Notre objectif était et demeure l’obtention d’une entente juste pour les travailleurs, les élèves et les familles», a indiqué pour sa part Mme Walton.
«Nous espérons que ce geste soit signifié avec la même bonne foi, par ce gouvernement, dans une nouvelle proposition à la table des négociations le plus tôt possible», a-t-elle ajouté.
Rapidement après l’annonce du CSCSO-SCFP, Doug Ford s’est dit heureux de la fin de la grève «Nous serons de retour à la table pour négocier une entente juste», a-t-il ajouté sur Twitter.
La clause nonobstant contestée au fédéral
Le débat sur l’utilisation de la clause dérogatoire - ou nonobstant - à des fins politiques a fait rage la semaine passée à Ottawa après l’introduction de celle-ci par l’Ontario.
«L’idée de supprimer ou de suspendre ces droits fondamentaux, ça devient de plus en plus courant dans différents gouvernements, puis ça me préoccupe beaucoup», avait alors affirmé le premier ministre du Canada, Justin Trudeau.
Or, pour le premier ministre ontarien, son homologue fédéral ferait du favoritisme envers certaines provinces. M. Ford n’a pas nommé de province, mais le Québec a récemment utilisé la clause pour la loi 21 sur la laïcité de l’État et la loi 96 sur la langue française.
«Il est très décevant que le premier ministre soit sélectif dans certaines provinces quant à sa préoccupation de renverser la clause nonobstant», a déploré Doug Ford.