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«Donald Trump avec un cerveau»: voici ce qu’il faut savoir sur la vedette républicaine Ron DeSantis

Il allie les prises de position les plus dures sur l'immigration, la COVID-19 ou les questions de genre, a une personnalité sans exubérance, voire sans charisme pour ses détracteurs: Ron DeSantis, gouverneur de Floride, est l'étoile montante de la droite américaine.

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De ce républicain de 44 ans, qui a été réélu triomphalement mercredi, le Financial Times avait estimé récemment: «DeSantis c'est Donald Trump avec un cerveau, mais sans le cirque».

Le quotidien rebondissait sur la gestion par le patron du «Sunshine State» - l'État ensoleillé - du catastrophique ouragan Ian.

Alors que la Floride comptait ses morts et évaluait des dégâts considérables, le gouverneur avait reçu avec civilité Joe Biden, en dépit de son hostilité politique ouverte envers le président, et accepté l'aide fédérale.

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Une manière d'afficher son pragmatisme, et peut-être de se distinguer de l'ancien président républicain Donald Trump, notoirement hostile à toute forme de courtoisie protocolaire.

La visite du débonnaire démocrate de 79 ans, multipliant les accolades et blagues avec des sinistrés, avait toutefois donné lieu à des photographies pas toujours flatteuses pour Ron DeSantis, plus raide et distant. Il a aussi fait la joie des humoristes en allant visiter une zone sinistrée avec des bottes en caoutchouc blanc immaculé.

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Cet homme au physique compact et au sourire laborieux est né dans une famille de la classe moyenne, aux origines italiennes. 

Harvard et Guantanamo

Ron DeSantis est diplômé de la prestigieuse université de Yale - où il s'est aussi illustré dans l'équipe de baseball - et de l'exigeante Harvard Law School.

Il a exercé le droit dans le giron de l'armée, dans une fonction de conseiller sur la base de Guantanamo et auprès de troupes d'élite en Irak, ce qui lui a valu plusieurs distinctions.

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Le juriste publie en 2011 «Les rêves de nos pères fondateurs» - en référence à l'autobiographie de Barack Obama, «Les rêves de mon père». Il accuse dans ce livre le président démocrate d'avoir rompu, à cause de sa vision «progressiste», avec la Constitution.

En 2012, Ron DeSantis remporte un siège à la Chambre des représentants, auquel il sera réélu deux fois. 

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En 2018, il est élu gouverneur avec une mince majorité après avoir multiplié les signes d'allégeance à Donald Trump. Dans un clip de campagne, il monte avec sa fille un mur en cubes de plastique colorés, en référence au projet du président républicain pour la frontière avec le Mexique.

Ron DeSantis se fait un nom à l'échelle nationale pendant la pandémie de Covid-19 avec son discours hostile aux mesures sanitaires, qu'il s'agisse du port du masque, de la fermeture des écoles ou de l'obligation vaccinale.

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Le républicain se jette aussi dans les «guerres culturelles», des controverses autour de sujet tels que l'enseignement sur le racisme ou le genre, à coup de décisions très conservatrices et controversées. 

2024

Ron DeSantis s'est aussi joint récemment aux gouverneurs républicains du Texas et de l'Arizona pour envoyer des migrants vers les villes démocrates du nord et de l'est du pays. La Maison-Blanche démocrate a qualifié l'opération de mise en scène «cruelle».

Un positionnement radical, mais aucune exubérance personnelle. 

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Avec son épouse Casey, ancienne présentatrice de télévision qui le conseille étroitement, et leurs trois enfants Madison, Mason et Mamie, il s'efforce tant bien que mal d'adoucir une image froide.

Une anecdote revient souvent dans la presse pour décrire un caractère solitaire: Ron DeSantis, quand il était au Capitole, parcourait les couloirs avec des écouteurs sans fil enfoncés dans les oreilles, de manière à décourager toute conversation impromptue.

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Étudiant brillant, rejeton de la classe moyenne qui s'est fait tout seul, époux dévoué ayant soutenu sa femme face à un cancer du sein, vétéran ... Le portrait élogieux de Ron DeSantis par ses partisans a tout pour exaspérer Donald Trump, qui voit en lui un rival avant la présidentielle de 2024.

«DeSantis respire l'autorité, les gens savent exactement où il en est. Il ne fait pas de langue de bois», analyse la politologue Susan MacManus. «Il explique toujours quels projets il a et pourquoi. Alors que Trump peut se disperser et ne parler que de lui.»

L'ancien président, adepte des surnoms vexants, a voulu lancer contre le catholique gouverneur de Floride celui de «Ron DeSanctimonius», que l'on peut traduire par «Ron-la-Morale» ou «Ron-l'enfant de choeur». Sans grand répondant jusqu'ici.

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