Denis Lévesque est de retour au petit écran avec une série qui retrace l’histoire de LCN, chaîne d’information en continu qui célébrera ses 25 ans en 2023.
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Cette semaine, l’animateur revient sur la commission Charbonneau qui avait le mandat de dresser un portrait des possibles activités de collusion et de corruption dans l’industrie de la construction.
263 jours d’audience plus tard, avec 300 personnes entendues, et 70 000 pages de transcriptions, culmine un rapport de 1741 pages détaillant les pratiques qui gangrènent l’industrie de la construction depuis des années.
L’étincelle qui a allumé cet immense brasier est l’entrepreneur Lino Zambito, qui faisait partie intégrante du système. Il a témoigné pendant 8 jours sans aucune note.
Denis Lévesque s’est entretenu avec lui pour revenir sur cette enquête qui a révolté le public.
Zambito l’admet, il aurait pu jouer à l’imbécile devant la juge Charbonneau, mais a choisi de dire tout ce qu’il savait. Il n’a pas cherché à viser qui que ce soit, mais simplement exposer le système et ses rouages.
Menacé
«Je suis un des rares qui a assumé. Je marche la tête haute, et je vis avec ça», raconte-t-il à Denis Lévesque.
Son témoigne a dérangé, et il a été menacé, se remémore-t-il.
«J’ai été menacé dans un restaurant de me faire mettre une balle dans la tête.»
Il revient sur les informations dévoilées à la commission.
«Les prix à Montréal étaient gonflés de 37%. Tout était organisé systématiquement. [...] Pour ne pas être au courant, fallait de que tu sois un imbécile ou que tu te fermes les yeux», dit-il en faisant référence à l’ancien maire de Montréal, Gérald Tremblay.
Malgré les conclusions du rapport, Lino Zambito croit que la collusion est de retour dans l’octroi de contrat public.
«C’est pire que c’était, c’est reparti de plus belle. En pandémie, on a tellement donné de contrats par décret. Des milliards de dollars donnés par décret au Québec pendant deux ans! J’aimerais ça faire l’étude. Ces compagnies-là ont des liens avec qui? Ça appartient à qui? On serait assommé», croit Zambito.
«Moi, malheureusement, je vois ça triste ce qui se passe pour le Québec. Il y a 40 ans, il y a eu la commission Cliche, 40 ans plus tard la commission Charbonneau. Je pense que dans 40 ans, mes enfants vont vivre une autre commission d’enquête. On fait juste pelleter par en avant. S’il n’y a pas de surveillance, il n’y a personne qui se sent contrôlé, dans 40 ans on va faire une autre commission d’enquête», conclut-il