La filière batterie, en voie d'être implantée à Bécancour, dans le Centre-du-Québec, pourrait très bien être ciblée par l'espionnage étranger.
C'est ce que redoute l'ex-officier supérieur du renseignement canadien Michel Juneau-Katsuya.
«Elle va être une cible primée par des espions internationaux. Parfois aussi la menace vient de l'interne. Ça peut être des employés qui ont des problèmes de jeu, des problèmes d'argent, des problèmes de consommation qui vont décider de vendre de l'information», a expliqué l'ancien espion canadien.
Il sert cette mise en garde alors que la Gendarmerie Royale du Canada (GRC) vient d'appréhender un présumé espion chinois agissant à l'intérieur des laboratoires d'Hydro-Québec à Varennes, là où sont développés des matériaux de batterie.
Michel Juneau-Katsuya a déploré que les autorités gouvernementales et surtout les entreprises sensibles n'en fassent pas suffisamment en termes de mesures de protection.
«Le Canada se doit d'être beaucoup plus mature, beaucoup plus sensible à ces choses-là, doit développer une culture des affaires qui est différente de ce qu'on a à l'heure actuelle et qui est d'une naïveté qui frôle parfois la stupidité», a-t-il laissé tomber.
Le ministre fédéral de l'industrie ne se berce pas d'illusions devant la menace.
«Quand il s'agit de propriété intellectuelle, quand il s'agit de minéraux critiques, quand il s'agit de chaînes d'approvisionnement qui sont critiques pour l'économie du 21e siècle, moi je pense qu'on doit faire preuve d'énormément de vigilance», a de son côté déclaré François-Philippe Champagne, ministre de l'Innovation, des Sciences et de l'Industrie.