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Langues officielles: Roberge invite les députés fédéraux à prendre leur temps

Photo Stevens LeBlanc

Voyant que plusieurs grandes entreprises attendent de voir le résultat de la réforme fédérale de la loi sur les langues officielles plutôt que de se soumettre à la loi 101, le ministre Jean-François Roberge a invité les députés fédéraux à bien considérer la situation particulière du français au pays avant d’aller de l’avant. 

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C’est ce que le ministre des Relations canadiennes et de la Francophonie canadienne a exprimé dans un message publié sur Twitter, lundi matin.

«Au Canada, il n’y a qu’une langue officielle qui est menacée, le français. Au [Québec], la loi 101 doit avoir préséance. Les députés fédéraux doivent tenir compte de ces éléments avant d’adopter la réforme [de la loi] sur les langues officielles. C’est essentiel et vital», a écrit Jean-François Roberge.

Le ministre a ainsi rappelé la position du gouvernement Legault à propos de la réforme de la loi canadienne sur les langues officielles. Québec veut s’assurer que la langue de travail soit le français dans les entreprises privées de compétence fédérale, comme les banques et les compagnies aériennes ou ferroviaires.

Mais si Ottawa adopte son projet de loi, ces entreprises auront le choix d’appliquer ou bien cette disposition de la Charte de la langue française, ou bien la loi fédérale, qui promeut plutôt le bilinguisme.

L’Agence QMI rapportait lundi que de nombreuses entreprises concernées, dont le transporteur Air Canada, n’ont pas l’intention de s’inscrire au programme de francisation de l’Office québécois de la langue française (OQLF), préférant attendre l’adoption accélérée de la réforme fédérale des langues officielles, et ainsi se soustraire à la loi 101.

Dans l’état actuel des choses, les entreprises de juridiction fédérale de 50 employés et plus ont jusqu’au 1er décembre pour s’inscrire auprès de l’OQLF, en vertu des nouvelles exigences découlant de la loi 96.

En date de vendredi dernier, 800 entreprises avaient été contactées par l’OQLF, et environ 80% d’entre elles avaient répondu. Toutefois, une centaine seulement se sont inscrites à la démarche de francisation avant le délai prévu.

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QS et le PQ mettent la pression sur Roberge

Du côté de Québec solidaire, on espère que Jean-François Roberge «va se tenir debout» et s’assurer que la loi 101 sera appliquée aux entreprises fédérales récalcitrantes.

«On ne peut pas compter sur Ottawa pour protéger la langue française dans nos milieux de travail. La meilleure façon de protéger notre langue, c’est l’indépendance du Québec, mais d’ici-là, on a la responsabilité de poser tous les gestes possibles pour renforcer la loi 101 au Québec», a déclaré la député solidaire Ruba Ghazal.

Pour sa part, le chef du Parti québécois déplore que bon nombre d’entreprises à charte fédérale n’ont pas l’intention de coopérer afin de se conformer à la Charte de la langue française, mais il considère que le gouvernement Legault devrait en faire plus pour freiner le déclin du français.

«Le gouvernement de François Legault avait promis des gros gains dans le Canada, dont l’application de la loi 101 aux entreprises fédérales. On attend toujours le début du commencement de quelque chose qui va aider à lutter contre le déclin de notre langue», a dit Paul St-Pierre Plamondon.

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