Après avoir critiqué le manque de français à la Commission sur l’état d’urgence, Justin Trudeau n’a pas été en mesure de montrer l’exemple en réservant seulement une mince portion de ses déclarations dans la langue de Molière, une autre preuve que les dossiers importants du Canada se déroulent en anglais, selon Elsie Lefebvre.
«C’est une vraie farce, est-ce qu’on peut l’admettre, une fois pour toutes, que le Canada n’est pas un pays bilingue. On l’a vu toute la semaine», dénonce l’ancienne péquiste.
L’ancien ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, croit plutôt que le choix de répondre en anglais du premier ministre était stratégique.
«Il s’est adressé à la majorité de la population et il doit avoir une raison derrière ça. Des lois spéciales comme celle-là, ça passe un peu moins bien, il avait intérêt à marquer des points dans le reste du Canada. Comme à la Chambre des Communes, rien ne l'empêche de répondre en français aux questions, il est maitre de son discours. Pour se protéger, il ne voulait pas trébucher et il voulait marquer des points», dit-il.
Malgré tout, un effort supplémentaire aurait été apprécié selon l’ensemble des analystes de l’émission «La Joute».
«Je ne demande pas que ça soit 50-50 chronométré comme dans certains débats en France, mais 12 minutes dans toute la journée, ce n’est pas beaucoup», explique l'ancien député libéral.
«Le problème c’est que M. Trudeau avait dit qu’il n’avait pas assez de français hier. Aujourd’hui, il avait le crachoir et l’opportunité de parler plus en français et c’est ce que je trouve un peu hypocrite dans cette situation. Si la veille tu critiques le français, tu es mieux d’arriver avec un pourcentage raisonnable quand c’est à ton tour de témoigner», mentionne Marc-André Leclerc.
Voyez l’échange complet dans la vidéo ci-dessus.