Émélie, une jeune victime de sextorsion, veut prévenir les jeunes des risques qu’ils courent s’ils cèdent aux demandes des sextorqueurs.
• À lire aussi: «Sextorsion»: les garçons de plus en plus ciblés par des arnaqueurs du web
«L’histoire ne s’est pas passée seulement avec un garçon, mais avec un groupe d’amis à mon école. Ils m’ont harcelée à chaque jour durant des mois sur Snapchat et Messenger. Ils voulaient des photos de mon corps nu.»
L’adolescente avait 13 ans lorsqu’elle a cédé.
«La première option c’est de dire non. Ça ne marche pas. La deuxième option c’est de l’envoyer la foutue photo. Ils en demandent plus. J’avais tellement peur d’eux, ils avaient une telle emprise sur moi, que la troisième option, c’est triste à dire, mais c’est d’en finir là, d’arrêter de vivre».
Dénonciation
Après des mois de silence, Émélie s’est confiée à sa mère. Tout s’est arrêté lorsqu’elle a porté plainte à la police. Les jeunes ont été accusés de leurre au tribunal de la jeunesse, l’accusation portée lorsqu’il y a sextorsion de jeunes de moins de 18 ans. Certains ont été reconnus coupables et condamnés à des travaux communautaires.
L’an dernier au Québec, 664 victimes de leurre ont porté plainte à la police. Selon des données obtenues par J.E avec la Loi d’accès à l’information, la moitié des 188 sextorqueurs qui ont formellement été accusés de leurre en 2021 en province étaient des adolescents âgés de 13 à 17 ans comme ceux qui ont harcelé Émilie.