Denis Lévesque est de retour au petit écran avec une série qui retrace l’histoire de LCN, chaîne d’information en continu qui célébrera ses 25 ans en 2023.
L’ancien ministre de la Santé de 2014 à 2018, Gaétan Barrette, soutient que sa réforme du système de santé fonctionnait, mais qu’il a manqué de temps.
«Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné, c’est que les choses que j’ai mises en place n’ont pas été complétées et dans bien des cas ont été arrêtées», déclare-t-il en entrevue avec l’animateur Denis Lévesque.
Le Dr Barrette soutient avoir fait le saut en politique pour poursuivre le travail qu’il avait entamé à titre de président de la Fédération des médecins spécialistes du Québec.
Il souhaitait notamment s’assurer, après avoir obtenu plus d’argent pour les médecins, que ceux-ci offraient bien les soins dont les Québécois avaient besoin.
«Moi, c’était mon cheval de bataille: m’assurer que le service soit rendu et, dans les faits, on m’a arrêté au fil d’arrivée. Qu’est-ce que vous voulez que je fasse?», affirme le Dr Barrette.
Un patient, un médecin?
Ce dernier déplore d’ailleurs que plusieurs Québécois n’aient toujours pas accès à un médecin de famille. «Ce n’est pas normal, aujourd’hui encore, que vous n’ayez pas un médecin de famille. On a assez de médecins au Québec, aujourd’hui, pour donner des services adéquatement à plus de 9,4 ou 9,5 millions de personnes. On est 8,5. On a un problème», affirme-t-il.
Plus Barrette, plus de négos
Revenant sur sa controversée réforme du réseau de la santé, Gaétan Barrette se félicite d’avoir réussi à mobiliser les médecins omnipraticiens.
«Attention, ça fonctionnait mon affaire. En 2015-2016, quand j’ai mis ça en place, ma fameuse loi, j’avais dit aux médecins: vous avez jusqu’au 31 décembre 2017 pour inscrire la population. Ils ont dit oui», déclare-t-il.
Son départ du poste de ministre de la Santé a toutefois freiné leur élan, selon le Dr Barrette.
«Dès qu’on m’a enlevé de la négociation, ils ont arrêté d’inscrire. Alors quand on dit aujourd’hui que dans la période du dépôt de ma loi, il y a un million de Québécois qui ont été inscrits. C’est un fait et c’était à cause de la menace. Maintenant, le jour où la menace a disparu, l’inscription a arrêté et regardez aujourd’hui», dit-il.
L’enjeu des syndicats
L’ancien ministre de la Santé soutient que les syndicats ont rendu l’application de certains pans de sa réforme plus compliqués.
«Ce dont on ne parle jamais au Québec parce que c’est un sujet tabou: la gestion du personnel dans le réseau, il y a un enjeu que les syndicats ne sont pas toujours constructifs dans leur approche», dit le Dr Barrette.
Si c’était à refaire...
«Si je refaisais la période où j’étais ministre, je le ferais avec la même fermeté, mais d’une façon beaucoup plus souriante», admet l’ex-ministre de la Santé.
Il croit que la façon dont la réforme a été menée et présentée peut être davantage critiquée que les éléments qu’elle contenait.
«Si j’ai un regret, j’ai un regret pas de fond, mais de forme. Et la forme là, si vous voulez me critiquer sur la forme, je vais toutes les accepter parce que ça, c’est vrai, c’est fondé», dit-il.