Bien que le débat entourant le projet de loi fédérale C-21 puisse à bon droit polariser les opinions, la sortie de Carey Price accumule les faux pas, notamment en s’étant affiliée à la Coalition pour les armes à feu.
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C’est ce qu’a affirmé Jérémie Ghio, directeur TACT, de passage à l'émission «Le Bilan».
«Que Carey Price soit pour ou contre la chasse, ça on peut avoir un débat qui est légitime. Mais cette Coalition-là propose de faire au Canada ce qu’on fait aux États-Unis, soit de rendre l’arme à feu un droit. Au Canada, en tant que société, on a refusé ça il y a des années. Ce n’est pas n’importe qui à qui Carey Price est allé s’associer», déplore M. Ghio.
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En fait, la sortie improvisée de celui qui est peut-être le joueur du Canadien de Montréal le plus emblématique de sa génération multiplie les fautes.
«Je parlerais d’un fiasco, c’est une comédie d’erreurs. Si on prend Carey Price, il y a trois affaires fondamentales qu’il aurait pu faire. D’abord, ne pas se tromper d’arme à feu. Prendre une arme à feu qui, au moins, est incluse dans la liste de celles qui sont bannies», souligne Jérémie Ghio.
Rappelons en effet que lors de sa sortie publique pour dénoncer le projet de loi C-21 visant un meilleur contrôle des armes à feu, Carey Price s’est affiché avec un fusil qui n’est pas concerné par ladite loi.
«En deuxième : à un moment donné, il faut que tu regardes ton calendrier avant de faire une sortie. C’est la moindre des choses. S’il avait pris le téléphone, il l’aurait vu. Il aurait appelé le Canadien de Montréal, quelqu’un lui aurait dit: "Écoute, attend donc un peu que le 6 décembre soit passé"», explique M. Ghio.
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Carey Price a en effet pris parole à trois jours de la commémoration de la tragédie Polytechnique.
«En troisième, puis pour moi, c’est le plus fondamental, c’est de ne pas avoir fait de vérification. Carey Price, avant d’embarquer sur la glace, il se prépare minutieusement avant chaque partie. C’est la même chose avant de faire une campagne de relation publique: tu te prépares, tu regardes avec quelle organisation tu t’associes. Tu ne vas pas t’associer avec quelqu’un qui utilise le code "Poly"», déplore M. Ghio.
Rappelons que la tuerie de l'École polytechnique, survenue le 6 décembre 1989 et ayant fait 14 victimes, a été le point de départ du débat sur le contrôle des armes d’assaut au Canada.