Le journaliste Martin Leclerc de Radio-Canada révélait mardi un nouveau scandale sexuel éclaboussant le milieu du hockey; une mauvaise presse pour la Ligue de hockey junior majeure du Québec (LHJMQ).
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C’est ce qu’a déploré Maxime Blouin, directeur des communications pour la LHJMQ, en entrevue à TVA Nouvelles.
«C’est malheureux, surtout avec tout le travail qu’on fait comme ligue pour éduquer et sensibiliser nos joueurs à ces problématiques de société là. Encore une fois aujourd’hui, on est un peu malheureusement commanditée dans une tempête comme celle-là, alors qu’il y a beaucoup d’efforts qui sont faits pour sensibiliser les joueurs», fait-il valoir.
Rappelons que les accusations concernent un viol collectif qui serait survenu en 2016, alors que la victime n’était âgée que de 15 ans.
Le drame implique trois joueurs de Ligue de hockey junior majeure du Québec, dont deux étaient mineurs au moment des faits.
La ligue multiplie pourtant les initiatives pour sensibiliser les joueurs depuis une dizaine d’années.
Certaines formations avaient d’ailleurs été mises en place l’année même où serait survenu le viol collectif.
«Ça fait déjà une dizaine d’années que le programme d’aide aux joueurs (PAJ) existe, mais depuis l’incident qu’il y avait eu au Boston Pizza de Québec en 2015, un comité consultatif avait été mis en place et puis des formations avaient été mises en place que les joueurs allégués avaient suivies. Ça a été mis en place l’année justement, en 2016, lorsque ces faits-là auraient été commis», explique M. Blouin.
Si Maxime Blouin reconnait que des efforts doivent être faits afin d’assainir le climat, il espère qu’on évitera de généraliser à outrance.
«C’est ce qui est un peu difficile, puis on parlait à des joueurs dans les dernières semaines qui nous disaient qu’il y a une énorme généralisation qui est faite, mais on a 450 joueurs chaque année dans nos circuits, juste au niveau de la Ligue de hockey junior majeure du Québec, puis je pense pas que c’est 450 violeurs que nous avons», tempère-t-il.
Culture toxique?
Beaucoup s’étonnent qu’il faille donner des formations sur le consentement, l’éducation sexuelle et le respect aux équipes de joueurs de hockey en 2022.
«C’est peut-être parce que l’éducation n’est pas faite avant. Je pense que c’est un problème de société. J’entends beaucoup parler de culture depuis ce matin, de culture toxique, mais je pense que c’est un problème de société d’abord et avant tout. Je pense qu’il y a de l’éducation à faire; une responsabilité de la part des parents, mais aussi de notre système d’éducation», nuance M. Blouin.
Les scandales de nature sexuelle s’accumulent par ailleurs tout spécifiquement ces derniers temps dans le monde du hockey. M. Blouin concède que les sports d’équipe peuvent engendrer une certaine atmosphère, et que les jeunes joueurs, récemment promus au statut de vedette, ne savent pas toujours contrôler ce gain de notoriété.
«Il y a souvent un statut de vedette qui est donné dans un marché. Il y a de l’éducation à faire aussi de ce côté-là, de dire: "Oui, vous êtes peut-être une vedette dans votre communauté, mais vous êtes aussi un modèle, puis lorsque vous sortez dans les bars et les restaurants, on vous regarde"», explique M. Blouin.