L'accumulation de neige a forcé le report de la rencontre tant attendue entre Justin Trudeau et François Legault qui devait se tenir vendredi à Montréal.
Le cabinet du premier ministre Trudeau a affirmé dans une déclaration écrite que la rencontre a été «remise» à la semaine prochaine après un bref entretien téléphonique lors duquel les deux leaders ont effleuré quelques thèmes, dont l’environnement, l’immigration et... la neige.
La rencontre était chaudement attendue par les journalistes en raison de la divergence d'opinions des deux hommes sur plusieurs sujets.
C’est le cas dans le dossier des transferts en santé, qui piétine depuis maintenant plus d’un an. Alors que les provinces demandent à Ottawa de rehausser sa contribution de 22 % à 35 %, le gouvernement fédéral estime à la fois qu’il contribue déjà de manière suffisante, mais aussi qu’il serait prêt à en mettre davantage si les provinces acceptent ses conditions.
Un bras de fer a aussi lieu au sujet de l’immigration. Ottawa propose d’accueillir 500 000 immigrants par année à partir de 2025. Proportionnellement, cela équivaudrait à environ 112 000 personnes par année au Québec, soit le double du plafond que visait jusqu’à tout récemment la province.
Justin Trudeau a suscité la controverse plus tôt cette semaine après avoir déclaré en entrevue avec La Presse canadienne que le Québec a la «capacité» d’accueillir 112 000 immigrants par année, même s’il ne le «recommandait» pas explicitement.
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La nouvelle ministre québécoise de l’Immigration, Christine Fréchette, avait alors accusé le premier ministre du Canada d’avoir été «insensible» quant aux préoccupations liées à l’intégration et à la francisation, deux thèmes sous-jacents à l’immigration, selon Québec. Souvent plus combattif sur ce front, François Legault a cependant abandonné ses demandes de rapatrier tous les pouvoirs en immigration.
La protection de la langue française demeure néanmoins un autre point contentieux entre les deux capitales. Avec sa loi 96, Québec veut soumettre à la loi 101 les entreprises à charte fédérale sur son territoire.
Or, avec sa réforme sur les Langues officielles, dont l’adoption est attendue en début d’année, Ottawa tient mordicus à permettre à ces mêmes entreprises de se soustraire à la loi québécoise.