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Découverture ambulancière: les régions éloignées en situation de précarité

La mort d’un enfant de 10 ans décédé lundi dans le Bas-Saint-Laurent après avoir attendu une ambulance pendant de très longues minutes met en lumière une problématique bien réelle.

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Les services préhospitaliers en régions éloignées sont précaires.

Le ministre de la Santé, Christian Dubé, réclame que la lumière soit faite sur cette tragédie.

Le problème de découverture ambulancière ne touche pas seulement le Bas-Saint-Laurent, puisqu’au Saguenay-Lac-Saint-Jean, plusieurs localités se retrouvent elles aussi fréquemment près du point de rupture.

«Le risque que ça arrive, c'est que s'il n'y a pas d'ambulance, l'ambulance doit partir de la ville d'à côté... On vient rajouter des gros délais et des situations d'horreur comme il est arrivé dans le Bas-Saint-Laurent», a expliqué Jacob Allard, membre Syndicat des paramédics Saguenay-Lac-Saint-Jean Nord.

Les conséquences de cette découverture peuvent par ailleurs frapper les municipalités avoisinantes, comme à Rimouski, dont le service ambulancier est fragilisé à force d’effectuer des transferts vers les grands centres.

Pénurie de main-d’œuvre

La pénurie de main-d’œuvre ajoute elle aussi un poids sur le réseau ambulancier. Plusieurs aimeraient que les étudiants puissent venir porter main forte.

«Ils pourraient vraiment pratiquer ce qu'ils ont appris à l'école, pouvoir l'appliquer auprès de leurs patients et développer leurs compétences plus rapidement», a avancé Francis Brisebois, Coordonnateur aux communications et ambulancier chez Dessercom.

«Les exposer le plus tôt possible, c'est tout à leur avantage», fait remarquer Jean-François Gagné, Adjoint aux relations de travail pour la Fédération des employés des services préhospitaliers du Québec.

«Ca fait 40 ans qu'il y a des comités, après comité, après comité avec des recommandations, et on est encore pire maintenant. C'est comme wow! Comment on a reculé?», s’interroge Hal Newman, fondateur de La Dernière Ambulance.

M. Newman, ancien paramédic retraité, souhaite que l’on trouve des solutions imaginatives afin d’améliorer les services.

«On est capable d'avoir un réseau préhospitalier classe mondiale ici. Il y a aucune, aucune excuse», martèle-t-il.

Mais le Ministère de la Santé et des Services sociaux répond que «le recours à des étudiants en soins préhospitaliers d'urgences pour combler des quarts de travail n'est pas une pratique autorisée. La raison porte principalement sur la nature même du travail soit la diversité des pathologies pouvant être rencontrée ainsi que l'imprévisibilité de la pratique extrahospitalière». 

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