Ce ne sont pas tous les parents qui ont la chance d'avoir une place dans le réseau des CPE, malgré le fait que le gouvernement en a fait une promesse phare de son deuxième mandat.
Le regroupement Ma place au travail demande une fois de plus une aide d'urgence de Québec, car il reste beaucoup de chemin à faire.
Marie-Hélène Albert, qui a accouché du petit Laurent il y a huit mois, risque de compromettre son retour au travail en avril, faute de place en garderie.

D’ici quelques mois, elle pourrait se retrouver sans revenu.
«On cherche une place en garderie depuis quelques mois déjà», explique-t-elle. «Même quand j'étais enceinte, il était déjà inscrit sur les listes, mais il n’y en a pas, de places pour les poupons. C'est un peu la loto des garderies et tous les autres sont laissés pour compte.»
La mère de deux enfants souhaiterait avoir une meilleure idée des prochains mois à venir pour être en mesure de les planifier.
«Si on me disait qu'il y aurait une place au mois d'août, au mois de septembre on s'organiserait pendant six ou sept mois, on se serrerait la ceinture», raconte-t-elle. «Le problème c’est qu’en ce moment, il y a beaucoup de parents qui ne voient pas la lumière au bout du tunnel.»
Lors de son premier mandat, le gouvernement Legault a créé 8,940 places, soit le plus grand nombre depuis 20 ans au Québec, mais pour la porte-parole du regroupement Ma place au travail, Marilyn Dion, ce n’est pas suffisant.
«Qui va payer l'épicerie, l'Hydro, l'hypothèque?» se questionne-t-elle. «Les factures s'accumulent et les familles sont désespérées de trouver des solutions. C'est pour ça qu'on pense que d'avoir une aide financière temporaire d'urgence permettrait aux familles de souffler et de pouvoir payer ces factures-là, finalement.»

Toutefois, le regroupement reconnaît que la CAQ a tout de même réussi à mettre de l'ordre dans le réseau.
«Depuis l'année dernière, quand il y a eu le grand chantier pour la famille qui a été le plan de match qui a été établi par la CAQ pour résoudre la pénurie de places en garderie actuelle, oui, il y a des avancées, mais ça va pas assez vite», estime Mme Dion. «Il manque encore 34,000 places en garderie.»
Au cabinet du ministre de la Famille, on se dit très sensible à l'enjeu de l'accessibilité des places subventionnées en service de garde éducatif. Son but reste celui de compléter le réseau pour que chaque enfant puisse avoir sa place.