Des ambulanciers paramédicaux de Lévis déplorent que rien n’ait bougé, plus de cinq ans après le décès d’un collègue, mort en attendant une ambulance, en décembre 2017.
Depuis le dépôt du rapport de la coroner Julie Langlois, qui avait déterminé que la mort d’Hugo St-Onge aurait pu être évitée si les ambulanciers n’avaient pas mis le double du temps recommandé pour intervenir, de nombreux acteurs, dont le maire Gilles Lehouillier, réclament l’ajout d’un véhicule ambulancier sur le territoire de la ville de Lévis.
«Le milieu des affaires est derrière nous, la Chambre de commerce est avec nous dans ce dossier-là. Nous, on va maintenir le cap pour obtenir minimalement une ambulance de plus pour desservir le territoire lévisien, il y va de la sécurité de nos concitoyens», a lancé le maire Lehouillier.
Les délais pour obtenir une ambulance auraient d’ailleurs été en cause dans un autre décès survenu à Lévis en 2020, celui de Monique Labrecque. Pourtant, le véhicule supplémentaire réclamé se fait toujours attendre.
«Il n’y a personne d’imputable. Donc tout le monde un peu s’assoit sur la gestion du risque et quand il arrive quelque chose, tout le monde se lance la balle», a expliqué Jean-François Gagné,
adjoint aux relations de travail à la Fédération des employés des services préhospitaliers du Québec. «Je ne sais pas pourquoi, on se retrouve à quémander des camions. Je me sens un peu comme un mendiant pour offrir du service à la population.»
Une pétition réclamant une bonification des soins préhospitaliers d'urgence afin de les porter au même niveau que celui de municipalités comparables a été lancée au printemps dernier.
«On a eu une mobilisation au mois de mai dernier. Je pense que le message était clair et on fait très bien notre travail sur la plancher comme Chambre de commerce aussi auprès des députés pour vraiment remettre cet enjeu-là sur le dessus de la pile», a mentionné la directrice générale de la Chambre de commerce et d’industrie du Grand Lévis, Marie-Josée Morency.
Le maire de Lévis fait partie des signataires de la pétition. Il réclame plus de transparence pour permettre de faire avancer le dossier.
«On a toujours demandé au ministère d’être transparent été d’expliquer un peu de quelle façon on procède pour répartir les services ambulanciers. Nous ce qu’on dit, comment ce fait-il qu’on ait le ration le plus faible du nombre d’ambulance par habitant?»
Du côté du Ministère de la Santé et des Services sociaux on répond que depuis 2017, la couverture totale à Lévis a été augmentée de 184 heures par semaine, soit l’équivalent d’un peu plus d’une ambulance à temps plein.
«Pour nous c’est insuffisant», a martelé Gilles Lehouillier. «Les ministres qui se sont succédés ont admis qu’il y avait un problème, mais jamais ça ne s’est corrigé.
Selon des données fournies par la Ville de Lévis, la ville de Sherbrooke qui comptait en 2018 165 937 citoyens pour une superficie de 354 km2 était desservie146 794 habitants pour une superficie de 444 km2 n’est desservie que par 8 véhicules ambulanciers. On compte donc une ambulance pour chaque tranche de 18 350 personnes à Lévis.
-Avec les informations d'Élodie Drolet, TVA Nouvelles