Les salaires augmentent plus rapidement au Québec qu’ailleurs au pays, avec un taux de croissance de 6,9% en décembre, contre environ 5% au Canada.

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Cela s’explique notamment par la pénurie de main-d’œuvre, selon Karl Blackburn, président et chef de la direction du Conseil du patronat du Québec.

«La pénurie de main-d’œuvre est pire ici que dans les autres provinces canadiennes et même ailleurs à travers le monde», assure-t-il.

D’après ses estimations, la courbe démographique du Québec fera en sorte qu’on parlera encore de pénurie de main-d’œuvre dans dix ans.

Aujourd’hui, un Québécois sur cinq a plus de 65 ans; dans 10 ans, ce sera un sur quatre. 

«Le Québec perd des contrats, le Québec perd des investissements parce qu’il manque de travailleurs», constate M. Blackburn.

Une augmentation du taux de chômage, à cause d’une éventuelle récession, ne changerait pas significativement la pénurie de main-d’œuvre selon lui.

Suivre l’exemple de la France pour la retraite?

Une réflexion de société est aussi de mise au Québec, selon Karl Blackburn, alors que le gouvernement français essaie de repousser l'âge de la retraite de 62 à 64 ans.

«On serait bien fou de ne pas aborder cette question», affirme-t-il, même si l'âge de la retraite au Québec est déjà de 65 ans.

La pression sur le marché du travail et sur les régimes de retraite pourrait être allégée par le retour à l’emploi de travailleurs expérimentés, selon M. Blackburn.

Ce retour au travail pourrait être encouragé par des mesures incitatives, croit-il.

«Tant qu’on n’arrivera pas à augmenter le taux de travailleurs, nous nous retrouverons dans cette situation», affirme Karl Blackburn.