Sophie Brochu, la première femme à avoir occupé les fonctions de présidente-directrice générale d’Hydro-Québec, démissionne, mais elle assure que son départ n’est pas motivé par des dissensions avec le ministre Pierre Fitzgibbon.
• À lire aussi: «Je ne quitte pas parce que je suis en conflit avec le gouvernement», affirme Sophie Brochu
• À lire aussi: Sophie Brochu quittera ses fonctions le 11 avril
• À lire aussi: Démission de Sophie Brochu: la crainte d’ingérence en cause?
À l’automne, les médias avaient rapporté que le courant passait difficilement entre Mme Brochu, leader respectée du monde des affaires, et le puissant ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie Pierre Fitzgibbon.
«Aujourd’hui pour moi ce n’était pas une surprise», explique le collaborateur Marc-André Leclerc. «Il y avait du sable dans l’engrenage. On a créé un comité avec des ministres et madame Brochu pour pallier au fait qu’on nommait M. Fitzgibbon comme ministre de l’Économie, innovation et énergie. On savait au gouvernement qu’il y aurait un problème.»
Pour sa part, Thomas Mulcair estime que Sophie Brochu ressentait cette pression du gouvernement de vouloir apporter des changements structuraux au sein de la société d’État et a plutôt choisi de jeter l’éponge.
Devenu à la fois ministre de l’Économie et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon avait annoncé son intention d’utiliser l’hydro-électricité pour attirer de nouveaux investissements.
«La loi dicte c’est quoi la structure de gouvernance d’Hydro Québec qui appartient au public», explique M. Mulcair. «Si M. Legault avait décidé qu’ils allaient amener une nouvelle loi et changer la structure de gouvernance, c’est bien beau, mais le Québec est encore une société de droit et la loi s’applique même à Pierre Fitzgibbon.»
Alors qu’il se penche lui aussi sur la question, le jouteur Gaétan Barrette estime que Mme Brochu ne souhaitait pas que le gouvernement «joue dans ses plates-bandes».
«Fondamentalement, c’est une femme d’affaires, à la tête d’une organisation. Ce qu’elle ne voulait pas c’est qu’Hydro Québec soit transformée en système de santé», croit M. Barrette. «Hydro Québec est indépendant dans ses opérations, il n’y a pas de ministre qui vient dire au PDG "tu devrais mettre des poteaux de telle couleur sur toutes les rues". Fitzgibbon, avec son approche, allait perturber son organisation d’une façon telle qu’elle allait perdre la mainmise.»
- Écoutez la rencontre Maréchal-Dumont diffusée chaque jour en direct 16 h 05 via QUB radio :